dimanche, mai 30, 2010

The Echo Men - Elephant Rage (1963; PLAZA PL-3307)











Il y a de ces critères qui peuvent instinctivement guider vos doigts lorsque vous vous épuisez à passer en revue tous les caissons d'un disquaire. En dehors de la préférence musicale, de la rareté ou de l'obscurantisme d'un album, ce qui interpèle le collectionneur aventureux dépasse bien souvent les références quantitatives. Il en vient rapidement à développer son propre corpus, certains misant sur les productions de tel arrangeur voire ingénieur de son (coupable!), d'autres sur les graphistes responsables des pochettes ou tout simplement sur des artistes issus de sa propre région natale. Chacun son bag! Pour ma part, j'ai développé plusieurs réflexes, mais j'avoue que j'ai un faible pour les témoignages de montréalité, ceux qui me situe à un moment et un carrefour précis de la métropole. J'accroche immédiatement sur des prestations live méconnues ou le design d'une pochette illustrant une rue, une attraction (Willie Dickson & the Playboys), une sculpture (Les Silouhettes), une salle disparue (Les Beau-Marks au Cabaret Le Coq D'Or; Au Cochon Borgne) ou une vue privilégiée de la ville (Nick Ayoub Quintet The Montreal Scene). Je ne sais trop; il y a toujours quelque chose qui me dit que ça bourdonnera -comme la ville!- à l'écoute...






En plus de confirmer la provenance d'un obscure artiste ou de laisser un témoignage d'un happening éphémère, cette topographie sonore alimente et colore la représentation que nous nous faisons de telle époque alors que nous scrutons les moindres détails d'une pochette. Prenez celle de... Elephant Rage. Cette photo devant le pont Jacques-Cartier, c'est tout ce qu'on a comme trace visuelle des Echo Men, ce mystérieux quintette majoritairement instrumental de la région montréalaise. Est-ce une vue de Saint-Lambert sur Montréal ou une prise de Hochelaga en direction de la rive sud? Ça, je vous laisse en débattre...



Le groupe prend forme au début des années 60 lorsqu'un jeune guitariste du nom de Pierre Dubé, nouvellement établi dans le quartier Saint-Henri, fait la connaissance de René Lepage, lui aussi musicien. Dubé avait fait auparavant partie d'un tandem comique, jouant de la guitare aux côté de André Herbert, alors qu'il n'était âgé que... de 14 ans! Avec Lepage, ils entretenirent une passion commune pour les instruments, créant de toutes pièces certaines de leurs propres guitares et basses. L'achat d'une console de réverbération Echolette inspira le nom de leur groupe: The Echo Men. On eut tôt fait de recruter d'autres membres, aux tâches et présences fluctuantes. En effet, Lepage ou Dubé pouvait alterner entre les rôles de guitaristes, bassistes, batteur ou organiste dans la brève incarnation du groupe. À preuve, la pochette de Elephant Rage montre Dubé à la basse, René Lepage à la batterie et Claude Landry comme guitariste. Les saxophonistes demeurent, pour l'instant, inconnus... 


Le quintet signerait bientôt un contrat avec Champagne Records et publierait ainsi un premier simple avec le chanteur Pierre Latour sur étiquette Idéal, une division des disques Plaza. Le 45 tours regroupait une composition de Latour (Petit Michel ) et une adaptation de la chanson de Clarence «Frogman» Henry (I don't know why I love you but I do) rebaptisée Je ne sais pas en face B. Cette production n'est pas des plus réussie, mais propose néanmoins un dynamique couplage de saxophone et de trompette. Petit Michel est un slow primitif avec passage parlé obligé. Le pressage original semble avoir scellé le sort de cette face A; en effet, le résultat est plus qu'ondulatoire (warped comme on dit). On est loin de l'effervescence pour laquelle le groupe était reconnu...



Le groupe enregistrerait ensuite à la hâte son unique album pour Plaza. Leur frat rock rudimentaire ne devrait répondre qu'à une seule question: est-ce que ça déménage? La réponse est oui, bien entendu, et à un maigrelet 22m30s, les disques Plaza tout comme les Echo-Men démontraient parallèlement qu'ils n'avaient pas de temps à perdre... Il entreprendrait alors une tournée intensive des cabarets de la région montréalaise et mériterait bientôt un passage à la cultissime émission Jeunesse d'Aujourd'hui.

Le frat rock meuble alors les ambiances des maltshops de la Rive Sud, des salles de danses de Saint-Hyancinthe et des cabarets de la rue Crescent, sans se limiter aux campus étudiants. Le style se situe à la croisée du surf, du rock n' roll, du twist et du r&b pur et dur, le plus souvent livré à coups de saxophones tonitruants et de détours obligatoires (on ne compte plus les adaptations de Wipe Out ou de Raunchy). Il y a aussi un élément impudique voire lascif qui émane de la présence régulière de saxophones; ainsi jumelés à un groupe généralement plus tight, ils nous réservent normalement de vibrants solos qui ajoutent à l'ambiance débridée d'une perfomance live. Le style n'invite-t'il essentiellement pas au party après tout? Sur 33 tours, des groupes Québécois comme The Corvets (Dance Party; Rusticana RMM628), The Cruisers (Pour danser; Carnaval C459), The Rockets (Going to a dance party; ABC A3) ou The Midgets (Rhythm and motion; Plaza PL3306) offrent aussi de solides performances et bénéficient généralement de meilleures productions pour la même époque. Recommandés... même si les Midgets sont un peu straights, avouons-le.

The Echo-Men font comme leur compères et optent majoritairement pour des reprises de groupes américains et anglais, évoluant aux travers du registre des Champs (
El Rancho Rock ), The Shadows (l'effreinée I feel so good ), The Surfaris (Wipe Out ), Duane Eddy (l'indispensable Rebel Rouser ) ou Bill Doggett (Honky Tonk ). Du lot, seuls deux titres furent composés par le groupe-même: un slow rock suave, Reina, et la chanson donnant son titre à l'album, Elephant Rage. Ces deux titres originaux furent d'ailleurs compilés en 2003 sur l'exaustive série bootleg Original Early Canadian Rockers de l'étiquette des Pays-Bas Collectors Records. Elephant Rage ouvre avec fracas sur les barrissements du saxophone, mimant celui du pachyderme prêt à vous défier! On en prendrait plus de ces folies guturales, mais le rythme nerveux et un bon lead vous font rapidement oublier ce détail et déjà, vous caressez l'envie de danser... Twist her, originellement du Bill Black Combo, offre à nouveau un bon solo et une présence plus affirmée des saxophones. C'est aussi le seul titre à bénéficier d'un accompagnement au piano. L'ambiance se réchauffe d'un cran grâce à leur version de Wipe Out. Notez le tabouret du batteur qui craque à chaque mesure qui déferle sur les toms. Si I feel so good crinque le volume, l'effet à tôt fait d'être complété par l'énergique Hot Pastrami & Mashed Potatoes qui, avec l'originale Reina, se distinguent en étant les seuls titres avec pistes vocales. On aurait bien pris un troisième assiettée de ce plat maison. Plus loin, Honky Tonk laisse entrevoir un guitariste par moments entremêlé dans ses solos et plus j'y réfléchissais, plus je me rappelais ce qui m'avait charmé en découvrant le rock garage il y a plusieurs années. Le frat rock n'avait pas encore épuisé ses ressources qu'en donnant naissance à la vague garage de 1964-1968, il lui insufflerait bien quelques notions de base:

1) Ça ne doit pas être trop propre, ni poli.

2) Sacrifie la seconde prise au profit de l'énergie brute de la l'unique première.

3) Tout le talent du monde ne remplacera pas l'honêteté que tu démontrera sur scène.

4) Si tes parents détestent ce que tu fais, continue, t'es sur la bonne voie...


Par delà The Echo Men...

Les Gitans, 1964 (Pierre Dubé est dans le coin inférieur gauche).

Dubé développerait parallèlement de multiples talents en tant que sessionman pour les studios StéréoSounds et RCA en plus de jouer et chanter sur les enregistrements d'autres artistes représentés par Champagne. Il cumula aussi les postes au sein de ces entreprises, passant notamment de graphiste de pochette à celui d'ingénieur de son (une passion dont il ne se lasserait jamais). Une rencontre avec l'animateur de CJMS, chanteur et futur arrangeur Gilles Brown en 1965 l'amènera à quitter son groupe pour en rejoindre un autre: Les Gitans. Ce quatuor était composé du frère de Gilles, Robert Brown à la batterie, de Dubé à la basse et de deux autres musiciens que je tarde toujours à identifier. On ne répertorie qu'un unique simple sur Laniel, Ne t'en vas pas / À quoi bon pleurer, deux reprises respectivement de Sonny & Cher et Aaron Neville. Une entrevue avec Janice Dubé (épouse du guitariste) souligne que Les Gitans auraient pressé trois simples en tout, avec des compositions originales, mais cette révélation n'a toujours pu être confirmée... À quoi bon pleurer est entre temps disponible sur le Volume 16 de la série Les Introuvables, publiée chez les Disques Mérite.
 



Ce nouveau groupe remporterait assez de succès pour être remarqué par des promoteurs américains qui les invitèrent à rejoindre une tournée des États-Unis et du Canada en compagnie d'une pléiade de jeunes talents: Joey Dee (Peppermint Twist ), The Rivieras (California Sun ), The Rebels et surtout Bobby Day, alors connu pour son tube Rockin' Robin. On jugea rapidement que le nom du groupe ne passerait pas auprès du public anglophone et on prit la décision de rebaptiser Les Gitans sous le sobriquet The Chads. Le groupe de Bobby Day déclara soudainement forfait et on proposa in extremis à The Chads d'accompagner le chanteur. Alors que la tournée prenait fin, cette collaboration passagère devait néanmoins se poursuivre: The Chads signerait un contrat avec RCA et accompagnerait dorénavant le chanteur sous le nom de Bobby Day & the Midnighters. Une partie du groupe assista même aux sessions d'enregistrement voisines de James Brown et Dubé, à la demande du bassiste du groupe, se joignit même aux musiciens le temps d'un jam! On leur commanda bientôt un album sur lequel ils planchèrent six mois avant que le tout n'avorte. Malgré une chimie évidente sur scène, le public demeura apparemment timide devant les performances d'un groupe de quatre jeunes blancs-becs dirigé par un chanteur Noir. Curieusement, un spectacle dans «le nord du Québec» (Abitibi-Témiscamingue?) aurait même été annulé lorsque le groupe se serait présenté sur place, devants des promoteurs stoics à l'idée d'embaucher un groupe «mixte». Bien avant que ne soient populaires les groupes Love, Jimi Hendrix Experience ou Taj Mahal, l'idée d'un groupe mixte semblait trop avantgardiste. Autres temps, autres moeurs... Ce manque d'engouement incita malheurement les membres du groupe (sauf Dubé) à retourner au Québec; ainsi, leur album, tragiquement, ne fut jamais complété.
Bobby Day & the Midnighters (Dubé est en haut, à droite)

Après quelques temps passés à New York en compagnie de Day, Dubé revint au pays. Il
dirigerait bientôt l'orchestre de Ginette Reno, en plus d'embaucher Claude Landry, ex-Echo Men, en tant que guitariste. Il rejoindrait ensuite momentannément le trio country Les Cavaliers de l'Est, avant de déclarer forfait. Il quitta le Québec en 1969 pour s'établir à Williams Lake en Colombie-Britannique où il entreprit une nouvelle carrière de peintre industriel en plus de jouer sporadiquement dans le cover band Mathias. Landry roulerait sa bosse professionnellement jusqu'aux années 80, enregistrant même au passage le hit Erreur Érotique avec son groupe New Wave Le Fric. Fans de Kaméléon, prenez note!

Je tiens à remercier Robert Thérien ainsi que Guillaume Éthier (Plaza Musique) pour leurs contributions des plus éclairantes. L'entrevue de 2001 avec Janice Dubé (veuve de Pierre Dubé) explique bon nombre de détails quant à la carrière des Echo Men et de Pierre Dubé, mais comporte aussi son lot d'incongruités. Elle demeure fascinante, toutefois il faut savoir en prendre et parfois en laisser... Le texte intégral peut être lu sur le site du défunt webzine Cosmic Debris. Un second article sur Spectro Pop à propos de la rencontre entre Bobby Day et The Chads / Les Gitans est aussi d'intérêt.
Bonne écoute et danse!





Rare instrumental album from this Montreal-based frat rock quintet. Mixed with standard covers of the era (Wipe Out, Twist Her, Rebel Rouser ), you also find a few originals on their sole LP. Those two instrumentals were also comped on an extensive bootleg serie titled Original Early Canadian Rockers (on the Dutch Collector Records label ). Slow rock Reina may be too mellow for your taste, but the opening title, Elephant Rage, is definetly a keeper. They squeal, they rock! The fascinating story of EchoMen founder, Pierre Dubé, was the subject of an interview for the defunct Cosmic Debris magazine. The Echo Men was just the tip of the iceberg for this multi-talented musician. Leave a comment as you listen!



mercredi, mai 26, 2010


Friendly Persuasion reçoit Patrimoine PQ

J'aurai l'immense plaisir d'être DJ-invité ce vendredi à l'émission Friendly Persuasion animée par Otis Fodder sur les ondes de KAOS Radio Austin (USA), unaRadio (Argentine) et DFM RTV International (Pays-Bas). En plus d'oeuvrer pour nombre de projets pour le blog de la station WFMU (The 365 Days Projects) et de faire partie du déjanté duo The Bran Flakes, l'ami Fodder anime ce programme riche en découvertes depuis 1999. Ça va chauffer!

Nous serons en ondes ce vendredi 28 mai de 15h00 à 18h00. Si vous souhaitiez nous synthoniser en direct, suivez ce lien. Le programme sera ensuite archivé et accessible sur le blog de Friendly Persuasion.

Set #1 – Introduction
Cecil Francis Meade – Dedication of Autumn to Spring

Set #2 – Sébastien (Patrimoine PQ)
Spring is here… – Singer LP
Valjean – Je m’en reviens
Dick Rivers – Fais justice toi-même
Touladi et Gilles Jérôme – Si tous les hommes voulaient
Donald Lautrec – C’est insensé

Set #3 – Otis Fodder
Claudette Auchu – Comment te dire adieu
Jorge Gutierrez Zamora – Dos en un corazon
Elokuvasta Kaunotar & Kulkuri – Kissalaulu
Paulette Rollin avec Jean Bouchety et son orchestre – Mambo des 3 personnes
Merv Griffin – Charleston

Set #4 – Sébastien (Patrimoine PQ)
François Ricaud – Le sloopy et l’été
Lucien Bellemare – Go-Go
Michel Robidoux – Quest-ce que ça peut faire?
André Gagnon – Notre amour
Françoise Hardy – Never learn to cry
Serge Fontane – Mais que nada

Set #5 – Otis Fodder
Michele Richard – Mais que nada
Enoch Light and the Light Brigade – Marrakesh Express
Mort Garson and Jacques Wilson with Nancy Priddy, John Erwin & Michael Bell – In Love, Gemini?
Mort Garson and Jacques Wilson – Gemini, The Cool Eye

Set #6 – Sébastien (Patrimoine PQ)
Willapus Wallopus – To Jone
The Collage – Looking at a baby
Patricia-Ann – The Changing Times
The Inner Dialogue – Inner Dialogue
Danny Schloss – Pot of gold
Lighthouse – Little kind words
The Family Tree – Butter Lament
Twinn Connexion – Sixth Avenue Stroll

Set #7 – Otis Fodder
Brute Force – To Sit On A Sandwich
The Incomparables – Roundabout
The Dragons – Cosmosis
Halifax School Board – High Rise
Prarie Dawn and the Orlandos – Danger
Les Reed and his Orchestra with The Eddie Lester Singers – Something In The Air
Ronald K. Wells and The Youth Choir – The Entrance, God Is Dead, If God Is Dead, I Wonder I Wonder

Set #8 – Sébastien (Patrimoine PQ)
Père Rozier – Jazz pour Dieu: Kyrie
Vive les gens! – Nouvelle Dimension
Virginia Vee – Notre Père
Catherine Blanche – Jesus Christo
Jean-Gabriel Louwerse – Il est né le divin enfant
Michel Conte – Pierre
Les Messagères de Joie – Ma petite espérance
Père Jean Guy Morin – La Création

Set #9 – Otis Fodder
Earl Harford, PH.D. – Slight Loss Fig. 1, Mild Loss Fig. 1
Les Brown Jr. – Wildest Drums Yet
Michael Brown and his Friends (The J.C. Penney Company) – He’s A Penney Man
Listen! Imagine and Write – Ha Ha!
Jerry – Rire “À gorge deployée”
Bébé Honda et Le P’tit Gérard – La nuit Èrotique de Bébé Honda et du p’tit Gérard
Thomas Burns – A Faust Travesty
Leona Anderson – Chloe
Red Shadow – Understanding Marx
Rodd, Teri and The M.S.R. Singers – Beat of the Traps
Blossom Dearie – Figure Eight

Set #10 – Sébastien (Patrimoine PQ)
Noël Deschamps – Qu’est-ce qu’ils vont faire?
Patrick Zabé – La sireine de mes rêves
Les Hou-Lops – Love
Jean Vasca – Écarlate et Outre-Mer
Karo – Dans le ventre d’une énorme baleine
Paul Gauthier – Mon père dans une discothèque
Montreal – A Summer’s Night

Le programme #264 est maintenant archivé; cliquez ce lien pour écouter ou télécharger nos sélections. Bonne écoute!

lundi, mai 17, 2010


Patrimoine PQ invité à ETC Rock !

On se sent choyé ici bas! J'aurai l'immense plaisir d'être invité à la cultissime émission ETC Rock animée par l'haltéraudiophile Rory Tremblay sur CIBL 101,5FM. Rory a plus que l'oreille pour toutes les tangentes pop de qualité, n'hésitant pas à parcourir autant le psychédélisme du Swinging London que le synth-punk le plus déjanté. De judicieuse thématiques sont proposées (sa récente série sur le Mellotron vaut votre écoute!) où l'animateur construit littéralement une arborescence d'influences, de collaborations et de références toutes plus complètes les unes des autres.

Je rejoindrai pour l'occasion Jean-Michel (compileur émérite derrière les série Ouh la la , Dim Dam Dingue et Dans le vent) ainsi que l'amie, blogueuse, DJ et ancienne animatrice de CIBL (
Dans le garage; Dodécaphonique Twist ) Mimi la Twisteuse pour un tour de chant à quatre. Ça se passe mercredi le 19 mai , dès 20h00. Ceux qui utilisent iTunes peuvent dès maintenant télécharger l'édition du 19 mai de ETC Rock en balladodiffusion ici.

Il est fort possible que vous y entendiez un titre jamais (?) réentendu à la radio depuis sa censure originale en 1967 et, en primeur, les premiers extraits repiqués de la compilation Résurrection ! Synthonisez dès 20h00! Vous êtes plus que dignes de nous recevoir...