samedi, mars 28, 2009






The Corvairs - Mashed Potatoes Time
(1963; Olympia LPO-102)

Il y a de ces albums beat qu'on peut facilement ignorer au gré de nos journée passées à chiner la perle rare dans les marchés aux puces ainsi que les ventes de garage. Les Corvairs sont du nombre. Sous leurs airs guindés et leur catalogue presqu'exclusivement constité de reprises, rien ne semble vraiment les distinguer des autres groupes instrumentaux, alors si populaires au Québec. Après tout, leur son n'est pas aussi rafiné que celui des Mégatones ou des Jaguars, ni trop frat rock comme chez Les Corvets et bien loin de la frénésie teenbeat des Melody Makers (nous reviendrons sur ce groupe exceptionnel dans un prochain article). C'est un plaisir coupable, voilà tout. Léo Roy qualifiait leur son comme similaire à celui du duo étatsunien The Fendermen; sans le côté parfois loufoque de ces derniers, il y a néanmoins des ressemblances (peut-être est-ce encore plus évident sur leur second album). Témoins d'une brève période où les riff instrumentaux pouvaient se hisser au palmarès, Les Corvairs durent néanmoins déclarer forfait après 1963. L'invasion Britannique menée par les Beatles venait d'électrifier la planète entière aux rythmes du merseybeat et personne n'allait regarder en arrière...

Quatre Montréalais se rencontrent à la fin des années 50: Louis Vital (voix, guitare), Bobby Inch (batterie), Robert Baril (basse) & Claude Picotin (guitare solo). Le groupe enregistrera trois 45 tours sur les étiquettes Aladin, Fleur-de-Lys puis Olympia. Fiers d'une tournée constante des cabarets entre Montréal et Québec, le groupe signe un contrat pour deux albums avec ce dernier label. Possiblement cannés en une seule séance, les deux albums furent rapidement pressés en 1963; le titre du premier (Mashed Potatoes Time ; LPO-102) fait déjà référence à un titre qui ne se retrouvera que sur leur second (The Corvairs ; LPO-106).



Des 10 titres proposés, seuls The Corvairs Beat et Peppermint Style sont des créations originales; le reste de l'album se résume à d'honnêtes reprises de succès popularisés par Wilbert Harrison (Kansas City), Duane Eddy (Movin and Groovin), Herbie Hancok (Water Melon Man), Jimmy Forrest (Night Train), Hank Ballard (Let's go) ou The Ventures (Ram-Bum-Shush). Le tout ne manque pourtant pas de mordant, surtout du côté de la captation live tonifiée d'une bonne dose de reverb. L'interprétation vocale est pour sa part trop souvent réservée; à écouter Vital chanter, on peut en effet difficilement croire qu'il y a a lot of sheeking going on [sic]... The Corvairs Beat démarre avec classe sur un riff rockabilly plutôt convenu. L'introduction de Peppermint Style aura tout de même de quoi vous décrocher un sourire avant de rocker la barraque: What are we gonna do now, a chacha? No! A mambo? No! A twist? Yeaaaahhh! Le groupe semble d'ailleurs plus solide sur ses propres compositions tout comme sur les autres titres instrumentaux.

Le groupe se séparait subitement après avoir gravé ses deux albums pour Olympia. Il se reformerait en 1967, échangeant au passage Picotin pour un nouveau soloiste (Gerry Dusseault) jusqu'à leur dissolution en 1978. Tout de même! Pour sortir du lot, le groupe aurait du opter pour un pseudonyme avec plus de coffre. Entre vous et moi, j'aime bien la Corvair 1959, mais ce n'est pas une Pontiac Bonneville Coupe si vous voyez ce que je veux dire. Mashed Potatoes Time témoigne toutefois à sa manière du son des soirées de la Casa Loma ou du Domino, des cabarets montréalais populaires tout au long des années 60. Enregistré à la va-vite et publié discrètement au pinacle du rock instrumental, l'album demeure en rotation constante chez votre auteur depuis peu. À rechercher les plus pertinents moments de notre modernité sonore, j'ai récemment eu un coup de coeur en compagnie de mes compairs de Misérablement Vôtre (abonnez-vous!) pour les débuts du rock n' roll Québécois. Je proposerai ainsi bientôt un survol d'autres albums beat pré-1965, notamment ceux des Melody Makers (1963; Plaza PL-3301) et de Léo Benoit (1960; Guitare GTL-1923).


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The Corvairs - Mashed Potato Time (1963; Olympia LPO-102)

dimanche, mars 15, 2009


Dans sa chronique rétro intitulée I'm a blog you're a blog kiss me publiée dans La Presse d'aujourd'hui, Jean-Christophe Laurence souligne à nouveau le travail acharné de quelques-uns des archéoblogueurs musicaux Québécois. Patrimoine PQ tout comme les blogs C'était Hier, l'Ex-Exorbité, Psyquébélique & Vente de Garage sont chacun cités pour leur perspective singulière envers une large partie de notre scène musicale qui fut oubliée en chemin. [...]ils font oeuvre d'éducation. Sans eux, vous n'entendrez jamais parler de Richard Tate, Jean Fortier, Ovila B. Blais ou du groupe Sex. C'est flateur, merci! ; )

J'ignore si, comme l'image Philippe Renaud, c'est tout un front de libération du disque Québécois qui est en train de s'organiser, mais j'ose croire qu'après deux années à rédiger ce blog, j'ai pu humblement enclencher un certain dialogue sur la question de la réédition de notre patrimoine musical. Quand on y pense, ce n'est pas grand chose: chacun d'entre nous propose ses sélections qui, au gré de ses recherches, s'actualisent dans les méandres de notre Histoire. À travers ces blogs, la question de la mémoire est débatue au présent. Certains d'entre nous ont même pu rencontrer et échanger avec des artistes qui n'avaient pas abordé leur oeuvre depuis des décennies et qui, avec entrain, appuyaient leur libre diffusion. J'encourage toujours cette dernière option afin d'inciter à une réédition officielle qui, en marge de ce blog, contribuera plus concrètement aux créateurs à l'origine de ces chansons oubliées... La bonne nouvelle, c'est que nous avons du pain sur la planche pour plusieurs années encore et qu'il est toujours temps de progresser à reculons. Prenez en exemple les récentes parutions d'étiquettes Québécoises telles Mucho Gusto (Freak-Out Total, L'Infonie, Massiera), Gala Records (L'Ultime du Rock Progressif au Québec, l'originale compilation Le cabaret du soir qui penche) ou XXI (L'intégrale Polydor/Philips de Félix Leclerc en 10CD) qui se distinguent par leurs notes de pochette exaustives et le soin apporté au son ainsi qu'au graphisme d'origine. Sans eux, cette musique serait morte. Avec eux, elle survit.

Notre patrimoine musical est si riche; l'apport des blogs musicaux ne peut être perçu comme un simple feu de paille... Une mode qui toutefois serait certainement oubliée la semaine suivant son annonce, serait plutôt celle des groupes yéyé portant la mini-jupe. Vous m'avez bien lu. Au gré de mes recherches, je suis récemment tombé sur cet article du journal Photo-Vedettes de février 1967. Cette étrange tendance serait née des suites du passage du groupe Les Merseys à l'émission Jeunesse d'Aujourd'hui en décembre 1966. Au sommet des excentricités yéyé, les groupes costumés
(Ali Baba & ses 4 Voleurs; Goliath & ses Philistins, Les Excentriques, p. ex.) poussaient l'audace jusqu'aux limites du bon goût pour capter votre attention. George des Merseys n'y avait pas résisté. Plus risqués toutefois que César & les Romains - habillés au dernier cri de l'Antiquité - tout en exploitant le raz-de-marée culturel créé par la mini-jupe, deux groupes farfelus virent le jour: Les Mini-Mod ainsi que Les Mini-Jupe Ramsay.


Avant d'être connus sous le pseudonyme des Mini-Mod, ce groupe évoluait dans les Cantons-de-l'Est où il était mieux connu comme Les Notables. Ils enregistrèrent deux simples pour l'étiquette Ultra (Redis-moi les mots / Redis-moi les mots UL 5002 & Ailleurs et ici / Bientôt UL5007) avant d'adopter leur nouvelle image sur les conseils de Tony Roman. Ce dernier les présentera faussement comme un groupe ontarien de passage en province après une tournée pancanadienne. La minimanie terminée avant même d'enregistrer un seul titre, le groupe se mute à nouveau et adopte le second prénom de Maurice Singfielle: ainsi naquit le groupe rock psyquédélique Oliver Klaus. Qui l'eut cru? Quant aux Mini-Jupe Ramsay, je n'ai rien déniché... Si vous les connaissiez ou les avez vus ens pectacle, contactez-nous!

Ce qui me ramène à la question des rééditions. Comme ils possèdent toujours les droits sur leurs enregistrements, Oliver Klaus, tout comme Guy Rhéaume (anciennement des groupes Les Convix puis Le Cardan), donnent l'exemple: ils ont pris le taureau par les cornes et réédité eux-mêmes leurs albums. En attendant de mettre la main sur leurs rares titres, encouragez-les en les téléchargeant sur leur sites officiels, monnayant des frais minimes. Si ce n'était de leur initiative, je doute qu'un label Québécois se serait déjà mouillé. Même chose pour ces collectionneurs passionés qui réalisèrent marginalement des compilations devenues des références comme Rumble, Dans le vent ou Lâchés-Lousse. Loin des profits (les majors n'y croient pas), au bout du compte, ce qui importe et demeure, c'est la musique. Allez encourager vos disquaires indépendants!

mercredi, mars 11, 2009






Jean Fortier - Jean Fortier (1970; Columbia
FS723)

Poursuivant notre survol du jeune auteur-compositeur, attardons-nous maintenant à son unique album éponyme. L'année 1970 semble représenter un instant définitif dans la pop Québécoise. Déjà, sous l'impulsion d'un joyeux cocktail culturel à doses d'Expo 67, d'Osstid'show et autres Belles-Soeurs, elle se mute, s'intensifie et affirme maintenant sans pudeur sa modernité. Elle définie à chaud son identité dans les premières années de la décennie. Remémorez-vous les albums pop enregistrés ou publiés à l'époque. Aux côtés du colossale et indispensable Jaune de Jean-Pierre Ferland (1970; Barclay 80090), plusieurs auteurs-compositeurs, souvent déjà bien établis, innovaient chacun à leur manière: Luc & Lise Cousineau (Tout le monde est heureux?!; 1970; Polydor 2917.006), Donald Lautrec (Fluffy; 1972; Trans-World TWK-6501), Plume (Triniterre, 1971; Zodiaque ZO-6905), Les Kanto (Serais-tu un de mes amis?; 1971; Trans-Canada TC 774) et même Serge Laprade (1970; London SDL 30008; Paroles, musique & arrangements de Gérard Lambert) ainsi que Joël Denis (1971; Profil PRO 6061; titres de Réal Barrette, production de Jean Baulne). Les oreilles tendues vers le monde entier, les influences internationales fusent et cimentent notre nouvelle approche envers la pop. Et c'est dans cette mouvance que Fortier s'inscrit, publiant en 1971 son ultime album.

Dès les premières notes percutantes de La reine araignée, le ton est donné. Fortier nous dévoilait déjà son côté obscure sur son simple Moneyville, mais cette introduction rassemble déjà en elle-seule les nombreuses facettes du chanteur: la fine ironie des ritournelles, les sonorités soul-gospel des choeurs, le crescendo dramatique de la Chanson, les notes acérées de la guitare et des cuivres qui déhanchent, tout y est! Serait-ce à nouveau la cupidité qui se camouflerait sous les traîts de cette reine araignée?

La Reine Araignée; celle qui a beaucoup, beaucoup d'argent.
La prochaine araignée; celle qui se paie des voyage dans le temps (...)
Compte ses mailles, et vaille que vaille.
Des orgies de sang!
Nous serons entourés -et c'est nous qui allons saigner!- de toiles d'araignée.


Peu de temps après la sortie du disque, Donald Lautrec reprenait déjà cette chanson lors d'un tour de chant à Radio-Canada (Zoom sur Donald Lautrec, juillet 1971; Trans-World, TWF-6803), démontrant du même coup les affinités qu'il partageait avec Fortier. En effet, les deux chanteurs oscillent à leur manière entre la pop saccharine et de sombres ballades plutôt soul, chacun dévoilant au passage sa propre personnalité black.




Cette prédilection pour le soul s'intensifie plus loin sur un titre sans équivoque, La vie en noir, où Fortier exorcisant sa «double personnalité» cherche à manifester sa sensibilité noire. Il aspire au soul et à la voix des chanteurs Noirs: Je me vois Blanc, mais je me dis Noir.


Je vis la voix des Noirs.
Je vois la vie en noir, je vois la vie en noir.

Y'a t-il un courant d'air qui pourrait m'enrhumer?

De sorte que ma voix se mette à railler.

Ma voix! Ma voix à moi! Ma voix à moi n'est pas encore suffisament colorée!


Une seconde partie plus bluesée feutre l'ambiance et met en scène un Fortier mystique dans sa quête pour la voix rêvée alors qu'un enfant Noir lui tend un miroir lui révélant sa véritable identité: des cheveux blonds et la gorge d'un Noir. Ailleurs, c'est la naïveté du propos qui charme au premier abord, révélant par la suite des arrangements complexes et originaux. Le ton demeure léger, mais bénificie d'un récit imagé et sincère. Qu'il s'agisse des avantages d'une simple marche à travers son quartier (La marche à pieds) puis ironiquement des accidents routiers (Léon non plus), Fortier sait habiller ses sujets d'une émotion qui amalgame le tout à chaque coup. Ce dernier titre tire particulièrement profit d'une ligne de basse inspirée et d'un solide couplage du Hammond à la guitare fuzzée.



La chanson pour Whizzim boucle cette suite de titres plus bubblegum; sous ses airs nostalgiques, la simple et délicate mélodie honky-tonk du piano à de quoi séduire. Elle tomberait bientôt dans l'oreille de Monique Leyrac qui n'hésiterait pas à reprendre ce titre sur son album Qui êtes-vous Monique Leyrac? (1972). Ces deux reprises (incluant Lautrec) n'étaient d'ailleurs pas les premières collaborationsde Fortier aux registres d'autres artistes. Je vous invite à consulter les notes à la fin de l'article pour une discographie complète (Merci au Rapailleur Musical ainsi qu'à Martin Yvon pour leurs précieux témoignages).

Plus loin, une trilogie délicieusement plannante s'ammorce en douceur avec Prends ton temps, une ballade en hommage à l'oisiveté à deux. Le groupe est toujours aussi en symbiose avec son chanteur, enveloppé des choeurs de Yves Lapierre; comme un jeune Bob Dylan rencontrant les Hawks (The Band) pour s'électrifier, Fortier a décidément trouvé les musiciens qui lui fallait pour rugir hors des Cailloux! À l'écoute des paroles de Philistins, un titre de Brassens, on comprend l'intérêt de Fortier d'en faire son unique reprise. En vrai filou, le guitariste canarde son chanteur de rafales bluesées. La paix soit avec vous, qui clot l'album, annonce déjà les mouvances pop-progressives des années à venir. Fortier dévoile son ton prophétique, incite avec passion à miser sur la paix et, sur une longue finale, s'efface avec fracas.

T'as rien qu'une vie ç'ta toi, tu t'la fais comme tu la veux.

Tu la veux en couleurs, t'as du coeur plein ton jeu.

T'as les ch'veux longs, les gens disent que t'é sale.

Tu r'sembles à Jésus Christ, tu passes pour une pédale.


Comme disait Sinatra, ça peut devenir un maudit bon placement... À l'écoute de son unique album, on constate à quel point il importait pour Fortier. La production décoiffait, la pochette avait tout pour fasciner (gracieuseté de son frère, Michel Fortier, membre de Chiendent), les attentes étaient grandes, mais Fortier dû déclarer forfait. En 1971, il succombait à un cancer cérébral; il venait d'avoir 24 ans. Quelques mois plus tard, Franck Dervieux, son arrangeur, perdi sa bataille contre un cancer similaire, peu de temps après avoir aussi complété la production de son unique album. Martin Yvon se remémore:

Je me souviens un peu de son émission à la télévision avec Les Cailloux et j'ai beaucoup écouté leur premier disque. Puis, j'ai aussi vu à la télévision Jean Fortier chanter à l'émission de Claude Blanchard (où ce dernier chantait fréquemment «Que reste-t-i?»). Lorsque j'ai appris par un journal à potins que Fortier était atteint d'une tumeur au cerveau et qu'on le présentait alors sous toutes ses coutures, cela m'avait assez touché.


La dernière entrevue avec Jean Fortier (Journal des Vedettes, 5 septembre 1970)

J'ai récemment découvert ce qui pourrait bien être la dernière et saisissante entrevue qu'accordait le chanteur sur son lit d'hôpital en septembre 1970. Toujours aussi candide et lucide, Fortier se révèle amaigri et partiellement paralysé sur tout le côté gauche de son corps. Le diagnostic demeurait flou (trop de protéines dans le liquide rachydien ). Tragiquement et à son insu, un foudroyant cancer contrecarait déjà toute forme de rémission; les jours étaient comptés... À la première lecture, le fan en moi resta de glace, stoïc devant un tel témoignage. L'entrevue prit alors un détour inattendu. Soucieux d'élucider le mystère de sa soudaine maladie, Fortier trace ainsi un lien avec la consommation récente d'un joint de marijuana différent :

Un soir j'étais chez des gens que je connaissais peu et ils m'ont invité à fumer de la marijuana. Je n'avais pas fumé depuis un an. Je ne sais ce que contenanit cette marijuana, mais j'ai fait un «mauvais voyage». J'en ai d'ailleurs parlé à mes médecins. Jamais je n'avais réagi de cette façon. J'ai été obligé de m'enfermer dans une chambre, chez ces personnes, avec mon épouse. Sans elle, je ne sais ce que je serais devenu. Il est possible qu'à un moment, une obsession ait cause une crise psychique... je ne puis le dire avec certitude, mais c'est bien possible. Dorénavant, bien fini pour moi ces voyages, j'ai eu le mien. Je vous dis cela pour que les jeunes qui liront ce papier pensent avant d'agir. Je ne suis pas un croulant, du moins je le pense, et peut-être qu'ils me croieront. Qu'ils s'imaginent un instant la paralysie sur un lit d'hôpital. Qu'ils regardent mes photos, ils comprendront...


J'ai longtemps hésité avant de partager cet album. Dès que j'ai entendu La Reine Araignée, j'étais convaincu du talent et de l'originalité de Fortier et ce n'est qu'après plusieurs écoutes que j'ai pu en apprécier chaque facette. Une poésie singulière émane de ces quelques rares titres; cet album éponyme est de ceux qui à force de s'incruster entre vos oreilles, génère toujours plus de questions. Vivant, aurait-il pu promouvoir et vivre cet album sur scène assez pour le hisser dans les palmarès? J'en reste convaincu. Malgré la maladie, Fortier gardait un moral exemplaire et planifiait déjà son prochain projet: une comédie musicale intitulée Zoé & Pamplemousse. Il s'agissait d'une satyre de la génération flower-fruit-drugs pour laquelle il entrevoyait déjà la participation d'Yvon Deschamps et Françoise Lemieux dans les rôles principaux. Le projet ne verrait malheureusement jamais le jour et il n'en tient qu'à vous d'imaginer comment cet étonnant spectacle aurait pu se manifester

Voici certainement un de mes albums Québécois fétiches, tous styles confondus. Ce petit bijou tarde toujours à être gracié d'une quelconque réédition, mais devant le nombre de courriels reçus pour la première partie (Catalogues Gamma, Barclay, Columbia) l'absence d'une anthologie officielle n'estompe pas la mémoire du plus blond des Cailloux. Laissez votre commentaire en téléchargeant!



Voici une discographie complémentaire de titres de Fortier proposés à d'autres artistes. Si vous possédiez un de ces albums et souhaitiez contribuer un des titres énumérés, il me fera plaisir de les publier pour ainsi rendre hommage à la courte mais prospère carrière du chanteur.

Renée Claude - Volume 4 (1966)
De ta tendresse, La chanson brêve & Marguerite.
Nicole Perrier -
Nicole Perrier (1966)
J'ai tant rêvé (Jean Fortier, André Gagnon)
Monique Leyrac -
Monique Leyrac (1969)
Si tu veux me garder
Pauline Julien -
Comme je crie, comme je chante (1969)
Exil (Gilbert Langevin, Jean Fortier)
Ginette Ravel -
Ginette Ravel (1970)
Les chevaux de bois & Prière Païenne (Fortier, Dervieux)
Donald Lautrec - Zoom sur Donald Lautrec (1971)
La reine araignée
Monique Leyrac -
Qui êtes-vous Monique Leyrac? (1972)
Eugénie & La chanson pour Whizzim


Téléchargez cet album / Download this album:

Jean Fortier - Jean Fortier (1970; Columbia FS723)

samedi, mars 07, 2009


Pierre Gravel & les Productions Cobello-Paradis (1967)

Ces deux agences d'artistes, respectivement de Granby et Montréal, publiaient dans l'édition du 20 mai 1967 du journal Photo-Vedettes leurs nouveaux talents, les «meilleurs groupes de la province». Le glas sonnait pour les groupes yéyé, alors que de nouveaux noms tentaient de s'imposer! Au menu, de rares photos de noms maintenant bien connus des collectionneurs: Les Moribonds, Les Révoltés, Les Makadams & Les Impôt-Cible pour ne nommer que ceux-ci. De plus, on vous confirmera enfin ce que vous redoutiez déjà: le groupe Les Madgiks trouverait son inspiration en visitant les cimetières! Visiblement, Les Héritiers n'avaient toujours pas effectué leur visite chez le photographe... Merci à Lucien Bonneville, qui était aussi à l'époque employé à l'Agence PG, d'avoir partagé ces rares photos promotionnelles.