vendredi, avril 09, 2010



Finalement... - Nouveaux Extraits Vidéos


Grâce aux efforts d'un audiophile averti et dévoué - Merci Stéphane! - nous vous proposons aujourd'hui quelques-uns des meilleurs extraits du long métrage Finalement... (1971). Patrimoine PQ, c'est aussi un travail d'équipe et je tiens à remercier tous ceux qui contribuent à ce blog en partageant des extraits, de rares photos ou leurs anecdotes personnelles!

Jacques Normand et Jacques Desrosiers interprètent d'importants et farfelus distributeurs.


Je me régale en effet depuis quelques jours en réécoutant ce premier film du producteur Denis S. Pantis, mieux connu aujourd'hui pour ses réalisations sur disques depuis les années 60. Pas tant parce que le film est d'une qualité extraordinaire, mais plutôt parce qu'il recèle une foule de caméos cocasses, de rares performances live de Renée Martel ainsi que de Michel Pagliaro et son groupe et que la plupart des scènes sont tournées dans une optique musicale­. Le tout vient en quelques sortes combler les lacunes du scénario. Surfant la vague maple-syrup et s'inspirant aussi très certainement de Blow Up (1966) de Michelangelo Antonioni, le film illustre la rencontre improbable d'une serveuse de snack-bar à la mèche courte (Renaud) et d'un photographe de mode Français (Riberolles). L'intriguante et cabotine nouvelle venue dans son studio l'incitera bientôt à annuler tous ses contrats pour le magazine Nous les Femmes, de quitter sa copine/éditorialiste (la sulfureuse Monique Mercure) et de miser uniquement sur le potentiel caché de sa plus récente découverte qu'il surnomme affectueusement Finalement...

Monique Mercure

On comprend rapidement que Pantis devait avant tout rechercher un véhicule pour ses nombreux poulains sur étiquettes DSP, PAX et Trans Canada (Pag, Céline Lomez, Marc Hamilton, Eric, Renée Martel). Toutes les pièces de la bande sonore sont principalement utilisées pour de longues scènes sans dialogues. Elles meublent des ballades au zoo de Québec (sur le thème de Finalement par De Villiers), une séance photo au centre-ville de Montréal (Comme le soleil de Bruce Huard), une tranquille ballade en décapotable (Arrête Lucie de Pagliaro), la course des amoureux dans un champ (Thème de Finalement par Renée Martel) ou une journée à l'hypodrôme Blue Bonnet et au Parc Belmont (sur Toi et moi de Bruce Huard). Faute d'espace, la bande sonore sur disque omettait aussi plusieurs artistes complémentaires. Ainsi, la film propose au moins deux titres de Marc Hamilton, Viens (pour une scène de tendre sensualité) et J'ai fait le tour d'la Gaspésie, pour une dangereuse virée en dune buggy à travers les rues et trottoirs de Montréal. En plus d'une musique incidentielle et sporadique de Jerry De Villiers, on retrouve aussi au générique Bête comme ça, un excellent titre power-pop avec Moog que Céline Lomez publiait à la même époque. Vous entendrez aussi une autre chanson inédite à la B.O., émanant de la radio dans une scène au snack-bar vers 29m55s. N'étant pas familier avec cet air, je vous invite à identifier ledit morceau... lorsque nous choisirons de rendre disponible le film au complet sur ce blog.









Les deux scènes musicales les plus réussies et décidément captivantes mettent en scène les interprétations de Michel Pagliaro (J'ai marché pour une nation) et René Martel. Dans un cabaret aux allures de dongeon, (il s'agit de la discothèque Le Cercle) cette dernière mime avec intensité les paroles de sa plus récente reprise, Je suis la Terre (I am the World des Bee Gees). Sur une scène intimiste illuminée par un impressionnant dispositif coloré, la belle chanteuse est accompagnée de Pagliaro et son groupe: Denis Lepage à l'orgue, Andy Shorter à la batterie et un mystérieux bassiste (Serge Blouin?). Le personnage de Chantal Renaud semble avoir la tête ailleurs, mais cet auditeur demeure scotché à son écran. Qui saurait identifier ce cabaret montréalais où fut tournée cette scène?










L'époque le demande: il fallait bien un peu de nudité dans ce long métrage! Lorsque le personnage de Lucie se remémore sa vie avant d'être mannequin, elle fait brièvement référence à cette scène d'orgie enfummée où son fade copain d'alors avait tenté, sans succès, de la convaincre d'y participer. Débauche, bigamie, narcotiques! Le moment était bien choisi pour faire entendre la planante Marie Boucane du chanteur Éric. À l'arrivée de Lucie, un long plan séquence nous entraîne aux travers des participants, tous nus et affairés. À ce jour, je n'ai pu y confirmer qu'un seul caméo, mais mon petit doigt me dit qu'il y en a plus. En effet, le second personnage rencontré, celui qui à la vue de Lucie s'exclame «Ça doit être beau à poil, ça!», ne serait nul autre qu'Éric St-Pierre, coiffé d'une perruque! Wow! Je soliciterai de nouveau votre aide pour identifier les autres; j'ai l'impression que plusieurs pourraient être des musiciens ou des proches du producteur. Ce premier échangiste qui ajoute «Hmmm la belle blonde!» me dit tellement quelque chose...












L'une des scènes les plus cocasses survient au moment où Lucie se pomponne et visite de nouveau le photographe dans l'espoir d'être à la hauteur du métier de mannequin. Loin de plaire immédiatement, elle sait se faire entendre et n'hésitera pas à mordre l'assistant-photographe (Jacques Famery) et à s'attaquer à la véritable mannequin, aussi présente pour une séance. Une violente querelle (pour ne pas dire catfight) s'ensuit où Lucie griffe, giffle et domine son adversaire: 'R'viens icitte ma grande guidoune; j'ai pas fini avec toi, ma grande giraffe! Lucie remportera la bataille, bousillant la carrière de l'autre mannequin au passage et s'imposant aux yeux du photographe qui, du même coup, gagne son pari.







En plus de Denise Filliatrault qui apparaît brièvement comme maître d'hôte dans un chic restaurant, (probablement le sien, Época) le plus savoureux des caméos revient au producteur Denis S. Pantis. À la manière de Hitchcock, ce dernier participe à une courte scène où, au volant d'une rutillante décapotable (la même que conduit Riberolles dans une autre scène), il passe à un cheveu de frapper le personnage de Lucie, si amoureuse et lunatique qu'elle ne s'en rendra même pas compte. La réplique exaspérée de Pantis vaut son pesant d'or: Une autre vedette... Truculent!




Nous avions déjà abordé cette incroyable scène mettant en vedette Pag et son groupe devant une foule hip et conquise qui s'emporte sur le rock de J'ai marché pour une nation. Revenant sur l'identité de ce bassiste qui prête aussi sa voix aux choeurs, sa prestation est à tout casser. On sent la complicitié avec Pagliaro. Le mec est un feu roulant de notes et de groove. Avant de passer au solo final (à 2m35s de l'extrait), ce dernier profitera même d'un break pour mouiller ses doigts avant de repartir de plus belle. Je vous le dit: il est en feu!


Chantal Renaud interprète Lucie, une serveuse et aspirante mannequin.

Enregistré il y a plusieurs années au Canal D (du temps où D renvoyait à «Découvertes») et diffusé plus récemment sur Cinépop, le long métrage n'a jamais fait l'objet d'une quelconque réédition sur VHS ou DVD. Entre vous et moi, il y plusieurs films du tournant des années 60-70 qui mériteraient d'être de nouveau disponibles avant celui-ci; pensons notamment à Viens mon amour, l'Amour Humain, La Pomme, la queue, les pépins ou Y'a plus de trou à Percé... N'empêche, l'unique production cinématographique de Pantis offrait bien quelques rares témoignages habilement tournés de cette scène plus que foisonnante. Bonne écoute!



lundi, avril 05, 2010








Des gens comme vous et moi -
Des gens comme vous et moi

(1971; Escales Mono ES 37107)


Les pressages privés sont de précieux et parfois anondins témoignages sur vinyl qu'on abordera la plupart du temps de biais, avec une quelconque méfiance. Rarement de front. On s'y intéresse généralement après avoir écumé les noms les plus réputés d'un style, en y comblant les références les plus obscures, essentielles aux oreilles du complétiste. Leur singulière beauté peut aisément être ignorée à la première écoute, mais saura s'installer confortablement dans votre psyché par ses risques stylistiques, ses textes marginaux et ses expérimentations approximatives. Sous le sobriquet des pressages privés, j'ai tendance à regrouper autant les autoproductions indépendantes que celles publiées sur de microscopiques étiquettes de disques, où certaines n'existaient parfois que pour offrir du temps de studio bon marché à des artistes locaux désireux de presser quelques exemplaires d'un disque pour usage personnel. Du lot, retenons-en quelques-unes: les Disques de la Libération pour Au Cochon Borgne , DBR of Canada pour l'obscure duo Régent Desforges & Nicole Kelly , Eden pour le groupe Super 13 , Alopsthimod pour La St-Jean Baba, les éditions Boule de Son pour les différents projets de Sylvie Granger & Daniel Lepage et les autoproductions en 45 tours du Théâtre La Marjolaine. Rappelez-vous aussi de l'album par Les Lost & Les Finissants du Collège Saint-Viateur ou Concept que nous avions abordé il y quelques temps. La liste pourrait s'étirer, croyez-moi... Des enregistrements-maison, en suivant la même logique, je ne retiendrais alors que ceux réalisés dans une optique musicale ou, du moins, créatrice.























Des productions écclectiques peuvent y être découvertes: des manifestations politiques, des comédies musicales, des spectacles amateurs, des contes chantés, des hymnes religieuses marginales, etc. L'audiophile averti y recherchera principalement l'inusité et l'avant-gardisme avant de considérer le talent musical -le plus souvent, fluctuant- des interprètes. De beaux risques, donc... Pour la petite histoire, un des premiers pressages privés élaboré spécifiquement pour des fins de diffusion en serait un dans le registre «protest folk». À mon avis, l'unique album du chanteur René Pronto Laporte pourrait être cité comme précurseur de cette tendance. Ce chansonnier du Haut-Richelieu aurait enregistré et publié à ses frais son rarissime album Chante la paix vers 1966. Était-ce vraiment le premier? Sur 33 tours, peut-être, mais il dut bien exister de nombreux enregistrements de brousse gravés sur 78 tours auparavant. Chose certaine, Pronto ne serait pas le dernier... À ce sujet, comme la plupart des pressages privés de la province n'a toujours pas été répertoriée, j'en profite pour vous inviter à nous acheminer toutes informations et anecdotes à propos des albums mentionnés plus haut. Toute contribution sera la bienvenue et nous rendrons ces informations disponibles ultérieurement sur ce blog.



Des gens comme vous et moi s'inscrit dans cette même lignée. Pressé en quantités infimes, dans une pochette au graphisme timide mais non moins intriguant, le projet semble être le résultat d'un atelier-libre de la «commune artistique» du Groupe d'Animation Pastorale (GAP) de Cap-de-la-Madeleine. Le producteur André Dumont (Disques RM) signe ici plusieurs textes. Il avait déjà collaboré grandement à l'émergence d'une pop litturgique novatrice dès 1967, composant pour nombres d'interprètes notamment sur sa série Pour ce Monde (6 volumes) en plus de s'impliquer dans des essais plus marginaux comme Agapè et leur unique album, Le troisième seuil. Recrutant très tôt son ami René Dupéré, le duo signerait la majorité des titres originaux publiés sur les Disques RM entre 1967 et 1971. La plupart du temps au piano, Dupéré insufflait à des compositions folk simplistes de subtils arrangements aériens, n'hésitant pas à réaliser de véritables productions kitchen-sink rurales. André Dumont composerait aussi trois titres en compagnie de son frère, le guitariste Alain Dumont. Ce dernier s'était auparavant illustré au sein du groupe psychédélique La 5e Dimension qui, vers 1968, publiait son unique simple lysergique sur étiquette Jeunair. André Dumont y signait même l'adaptation d'un hit de Dylan (L'amour revient) en plus de les pistonner pour l'enregistrement de ce 45 tours aux Studios RM. Alors quand on insiste sur le fait que les gens des Disques RM étaient pas mal aventureux pour de pieux chansonniers, on a pas tort...

La 5e Dimension (Alain Dumont est à droite)
Photo tirée de La Merveilleuse Époque... de Léo Roy (Rétro Laser)




La rencontre de nombreuses influences et interprètes indiquerait que nous sommes face à la somme des collaborations de divers membres du GAP plutôt qu'à un groupe musical défini. Une compilation si vous voulez, ou plutôt... une bande son. Dans une entrevue que m'accordait le Père André Dumont en 2009, il mentionnait effectivement que cet album, comme la plupart des projets musicaux du GAP, était réalisé pour accompagner un conte en diaporama lors de rencontres dans les classes de pastorale de la région de Trois-Rivières. Intriguant... Malheureusement, je n'ai toujours pas pu retracer les projections originales, créées spécialement pour de tels projets; estimer que les archives des productions artistiques des Pères Oblats sont difficiles d'accès serait un euphémisme. Néanmoins, la possibilité de retrouver le récit imagé accompagnant l'album d'Agapè -si telle chose existe- a de quoi stimuler mes recherches. Chacun son Saint Graal...

Faut-il considérer Des gens comme vous et moi comme une oeuvre essentiellement religieuse? Pas nécessairement. Ni le culte, ses écrits ou ses personnages-clé ne sont cités comme tels. Il y a une certaine spiritualité qui émane des compositions, mais les thèmes abordés semblent plutôt référer à une quête individuelle au travers de valeurs universelles (la réalisation de soi, l'amour, l'ouverture au monde) qui ne néglige pas pour autant quelques élans de lucidité contestataire (la jeunesse face à la violence, la guerre, l'argent, etc.). On peut y déceler la preuve qu'à l'époque le discours religieux sortait définitivement des églises pour se vautrer dans une dimension plus personnelle et décidément moins régie par le dogme. Les deux versions du titre Le paradis des autres appuient cette mouvance:

Quand on vieillira, on aura bien, oui bien du temps.
Pour bien régler ces problèmes importants.

En atendant je veux perdre mon temps.
Faut vivre sa vie; on ne la vit qu'un temps.
Cesse d'envier le paradis des autres.
Et construit donc ton propre paradis...

Le disque regroupe les efforts de plusieurs musiciens et chanteurs affiliés aux productions pop litturgiques que moussaient les Disques RM à l'époque: André Dumont, Alain Dumont (guitare), René Dupéré (piano, arrangements), Lisette Vallée, Yvon Chartier, Léo Boudreau (auteur-compositeur sur la série Pour ce monde), Gisèle Brodeur et Jean Piché. Au sujet de l'implication ce dernier, j'ai contacté l'artiste d'avant-garde/musicologue/professeur à l'Université de Montréal du même nom, mais suis toujours en attente d'une confirmation de sa part. La réalisation de Marcel Gilbert, à l'image d'une bande-son, colore le récit d'entrefilets tantôt intimistes, parfois fougueusement rythmés ou strictement instrumentaux. Le rock léger de Autrefois, un des titres upbeat des frères Dumont, est interprété par Thérèse Lacroix, anciennement du groupe Les Nocturnes (de Cap-de-la-Madeleine; il y avait trois formations du même nom au Québec). Sans alourdir le texte de références bibliques, les paroles référaient néanmoins à une scène illustrant la vie d'un homme de Galilée... Les sous-titres de chaque chanson renvoient d'ailleurs aux scènes du diaporama qui accompagnait l'album à l'origine (voir le verso de la pochette). Les compositions de Jean Piché adoptent le style protest-folk avec vigueur; sa prose candide -pour ne pas dire «rentre-dedans» - le distingue de ses collègues sur étiquette Escales au même titre que le chansonnier Marc Lebel. Essentiellement élaborées autour de Piché et sa guitare martellée, on y aborde les méandre d'une quête intérieure dans un propos glauque et torturé (Les quatrains du temps) mais aussi l'altermondialisme sur la poignante et plus fignolée Équation Universelle. En plus d'être à l'origine du titre du projet (Des gens comme vous et moi), cet ardent folk contestataire avait le mérite de dénoncer brutalement les injustices des révolutions du tournant des années 60-70. Une fougue pas banale, trop peu souvent reprise à l'époque.

Lointaine Tchécoslovaquie

Tu pleures et tu cries les espoirs de ta liberté

De tes grands maîtres de Russie

Ont décidé que la liberté

C'est celle des tanks et des armées.

Y'a de ça déjà des années

J'achetais des petits Chinois à la poignée

Mais suivant le code de l'éthique

Seigneur Mao et tout sa clique

Se paient des avions pis des bombes atomiques


Le style plus folk-pop de André Dumont transpire ailleurs sur la chaleureuse
Je m'en allais, où il retrouve Léo Boudreau, son collègue des premiers jours chez RM. Son approche gagne du mordant au contact de son frère/guitariste. L'intriguante et langoureuse Au tournant, offre une longue introduction oscillant entre le flamenco et un surf accoustique qui aurait gagné à être électrifiée, mais c'est l'explosive Peu importe qui se chargera d'allumer la mèche. Amateurs de rock garage, prenez-note. Poutant enregistrée en 1971, cette composition a tout les atouts d'un frénétique simple de 1966, totalement dans le style de la côte ouest. On se croirait en première partie de Love! La prestation d'un batteur intrépide, d'Alain Dumont aisé à la guitare solo, de son frère André aux choeurs et de Yvon Chartier, droit et juste assez grave, font de ce titre frénétique une des curiosités les plus foudroyantes du lot. À moins de 2 minutes, y'a pas à dire, cette chanson va droit au but.

De son côté, Dupéré imagine des orchestrations toujours plus fignolées et, comme je les qualifiais plus tôt,
délicieusement brouillonnes. Il ose plus que tout autre en élaborant une suite inventive de mouvements qui à elle seule accapare la moitié des sélections de l'album et, stylistiquement, stabilise l'ecclectisme des autres compositions. La sublime Loin de toi ouvre le bal en accentuant le rythme de la même scène mise en chanson par Les Quatrains du temps. Le tout ne manque pas de piquer instantannément la curiosité, avec des mesures syncopées, une ronde ligne de basse, des cuivres glorieux et une interprète (Lisette Vallée) à la limite de l'exaltation. La mélodie, si singulière, peut devenir un véritable vers d'oreille après quelques écoutes. Il enchaîne avec trois variations du titre Le paradis des autres, dont une instrumentale rebaptisée Musical qui clôt la première face de l'album. Gravitant autour de la touche délicate et céleste de Dupéré au piano, ces interludes offrent au passage une mélodie éthérée parfaitement synchronisée avec la candeur de son propos. Plus loin, Où ça va fait évidemment allusion au Dieu chrétien, même si son interprète se garde de le nommer. On y résume la scène Le futur de l'homme , son salut si vous voulez, dans la foi et l'amour (sur Monde qui vient). Un second titre Musical poursuit sur une même ambiance, reprenant la sobre orchestration de piano et trompette pour revisiter avec vigueur le refrain de Où ça va. Une outro réussie.

À mi-chemin entre les atmosphères gothiques de l'album
Le Troisième Seuil du groupe Agapè et le ton candide du folk rock mordant de Marc Lebel et son disque Un de plus (aussi sur Escales), Des gens comme vous et moi poursuit la quête identitaire de la pop litturgique Québécoise au tournant d'une faste et complexe décennie marquée par les révolutions, les Droits Civils, la contre-culture et le décloisonnement des genres en général. En proposant un discours différent, libre de bondieuseries et mis en scène sur fond de folk engagé et autoproduit, le collectif sortait littéralement les évangiles des églises pour les actualiser, les rendre plus... vivants. Tout ça de la part d'une commune d'artistes spirituels et pour le moins séculaires. Louangeable! Merci au Père Dumont pour le prêt de sa copie personnelle de l'album et à l'ami Michel Alario pour le partage du simple de la 5e Dimension (sa face A, l'Évasion, sera proposée lors d'une prochaine balladodiffusion). Bonne écoute!



Téléchargez l'album complet / Download the complete LP :

Des gens comme vous et moi - Des gens comme vous et moi (1971; Escales ES MONO 37107)


dimanche, avril 04, 2010


Retour sur la compilation Résurrection!

Lorsque j'ai initié le projet Résurrection! il y a deux ans déjà, je caressais en secret l'idée de présenter la compilation à quelques labels Québécois n'ayant pas froid aux yeux, ni aux oreilles. Ces perles rares de la pop litturgique, par leur côté avant-gardiste et sans réserve, n'avaient jusque-là jamais fait l'objet d'une réédition officielle et ce seul aspect m'encourageait à plébisciter d'avantage le genre musical. Ce qui n'était au départ qu'une accumulation de curiosités folks dans ma discothèque personnelle, s'est depuis transformée en un genre d'intérêt, une riche tendance pop qui méritait d'être analysée de nouveau. Toute une conversion stylistique...

La compilation eut tôt fait de capter l'attention de Jean Garand, audiophile averti de l'étiquette montréalaise Mucho Gusto. Sous l'impulsion de ce dernier, la compilation fut présentée avec étonnement au reste des compileurs du label qui décidèrent de publier officiellement ces titres inédits. Un rêve de collectionneur allait se réaliser.
La Pâques, mes amis, ça vous génère de ces miracles...

Avril 2010. Nous sommes présentement à la dernière étape de la publication officielle de Résurrection! Seuls quelques détails légaux restent à clarifier et je m'avancerai -primeur!- en annonçant la publication de la compilation pour cette année. Nous aurions souhaité vous proposer le fruit de nos recherches pour Pâques, mais que voulez-vous, la réalité du domaine de la réédition, avec ces moults aléas administratifs, nous a rattrapé... Ce n'est plus qu'une question de semaines. Vous serez très bientôt informés du lancement via diverses plateformes (blog, page Facebook, site Web) alors que nous partagerons avec vous de nombreuses photos et extraits nouvellement masterisés.
Ça va rocker en Christ!

L'orgue du Sanctuaire du Cap-de-la-Madeleine. Entendu sur Le Troisième Seuil de Agapè.


J'ai tant appris dans les récents mois, en visitant de nombreux lieux historiques (le Sanctuaire de Cap-de-la-Madeleine, les défunts studios RM) et en interviewant tout ces artistes influents du rock chrétien Québécois. Je tiens d'ailleurs à remercier le Père André Dumont (
Disques RM), Bernard Tremblay (Les Alléluias, Les Nouveaux Alléluias), Roland Tremblay (Les Alléluias), Yvon Hubert, Gilles Boisvert, le Père Pierre Racet, Marc Lebel, René Dupéré, Steve Normandin, tous mes amis blogueurs et mes nouveaux collègues chez Mucho Gusto pour leur ouverture et leur générosité. Entre vous et moi, ma copine Véronique mérite aussi quelques applaudissements pour sa patience et son flair; elle a su m'appuyer dans de nombreuses démarches et visites impromptues chez le clergé, tout ça en cours de vacances...











Les Studios RM, aujourd'hui transformés en chapelle. La régie et la vocal booth sont devenus des placards.

Aujourd'hui, c'est Pâques. Pour vous aider à patienter jusqu'à sa publication officielle, le moment était plus qu'opportun pour vous proposer quelques titres écartés de la sélection originale de 2007 de Résurrection. Il fallait bien choisir... Vous aurez droit à une reprise (meilleure que l'original) de Jesus Christo tirée du second album de la chanteuse Catherine Blanche, un somptueux folk-rock gracieuseté des Soeurs Richard et leur troupe acadienne, une rarissime version anglophone de
Qui me délivrera de l'album Return to Joy de Yvon Hubert, la version du 45 tours de l'hymne au Frère André par le producteur-chanteur André Fontaine (ex-Les Disques Soleil), un funk salace de Virginia Vee (chanteuse américaine établie en France, album publié au Québec sur Select) et un Alléluia! de l'obscure duo Nicole Kelly & Régent Desforges. Bonne écoute! Une 'tite shot d'eau de Pâques, on est parti.

Quelqu'un peut-il nous éclairer à propos de cet obscure duo?
Nicole Kelly & Régent Desforges, J'ai quitté ma maison (197?)