dimanche, mars 15, 2009


Dans sa chronique rétro intitulée I'm a blog you're a blog kiss me publiée dans La Presse d'aujourd'hui, Jean-Christophe Laurence souligne à nouveau le travail acharné de quelques-uns des archéoblogueurs musicaux Québécois. Patrimoine PQ tout comme les blogs C'était Hier, l'Ex-Exorbité, Psyquébélique & Vente de Garage sont chacun cités pour leur perspective singulière envers une large partie de notre scène musicale qui fut oubliée en chemin. [...]ils font oeuvre d'éducation. Sans eux, vous n'entendrez jamais parler de Richard Tate, Jean Fortier, Ovila B. Blais ou du groupe Sex. C'est flateur, merci! ; )

J'ignore si, comme l'image Philippe Renaud, c'est tout un front de libération du disque Québécois qui est en train de s'organiser, mais j'ose croire qu'après deux années à rédiger ce blog, j'ai pu humblement enclencher un certain dialogue sur la question de la réédition de notre patrimoine musical. Quand on y pense, ce n'est pas grand chose: chacun d'entre nous propose ses sélections qui, au gré de ses recherches, s'actualisent dans les méandres de notre Histoire. À travers ces blogs, la question de la mémoire est débatue au présent. Certains d'entre nous ont même pu rencontrer et échanger avec des artistes qui n'avaient pas abordé leur oeuvre depuis des décennies et qui, avec entrain, appuyaient leur libre diffusion. J'encourage toujours cette dernière option afin d'inciter à une réédition officielle qui, en marge de ce blog, contribuera plus concrètement aux créateurs à l'origine de ces chansons oubliées... La bonne nouvelle, c'est que nous avons du pain sur la planche pour plusieurs années encore et qu'il est toujours temps de progresser à reculons. Prenez en exemple les récentes parutions d'étiquettes Québécoises telles Mucho Gusto (Freak-Out Total, L'Infonie, Massiera), Gala Records (L'Ultime du Rock Progressif au Québec, l'originale compilation Le cabaret du soir qui penche) ou XXI (L'intégrale Polydor/Philips de Félix Leclerc en 10CD) qui se distinguent par leurs notes de pochette exaustives et le soin apporté au son ainsi qu'au graphisme d'origine. Sans eux, cette musique serait morte. Avec eux, elle survit.

Notre patrimoine musical est si riche; l'apport des blogs musicaux ne peut être perçu comme un simple feu de paille... Une mode qui toutefois serait certainement oubliée la semaine suivant son annonce, serait plutôt celle des groupes yéyé portant la mini-jupe. Vous m'avez bien lu. Au gré de mes recherches, je suis récemment tombé sur cet article du journal Photo-Vedettes de février 1967. Cette étrange tendance serait née des suites du passage du groupe Les Merseys à l'émission Jeunesse d'Aujourd'hui en décembre 1966. Au sommet des excentricités yéyé, les groupes costumés
(Ali Baba & ses 4 Voleurs; Goliath & ses Philistins, Les Excentriques, p. ex.) poussaient l'audace jusqu'aux limites du bon goût pour capter votre attention. George des Merseys n'y avait pas résisté. Plus risqués toutefois que César & les Romains - habillés au dernier cri de l'Antiquité - tout en exploitant le raz-de-marée culturel créé par la mini-jupe, deux groupes farfelus virent le jour: Les Mini-Mod ainsi que Les Mini-Jupe Ramsay.


Avant d'être connus sous le pseudonyme des Mini-Mod, ce groupe évoluait dans les Cantons-de-l'Est où il était mieux connu comme Les Notables. Ils enregistrèrent deux simples pour l'étiquette Ultra (Redis-moi les mots / Redis-moi les mots UL 5002 & Ailleurs et ici / Bientôt UL5007) avant d'adopter leur nouvelle image sur les conseils de Tony Roman. Ce dernier les présentera faussement comme un groupe ontarien de passage en province après une tournée pancanadienne. La minimanie terminée avant même d'enregistrer un seul titre, le groupe se mute à nouveau et adopte le second prénom de Maurice Singfielle: ainsi naquit le groupe rock psyquédélique Oliver Klaus. Qui l'eut cru? Quant aux Mini-Jupe Ramsay, je n'ai rien déniché... Si vous les connaissiez ou les avez vus ens pectacle, contactez-nous!

Ce qui me ramène à la question des rééditions. Comme ils possèdent toujours les droits sur leurs enregistrements, Oliver Klaus, tout comme Guy Rhéaume (anciennement des groupes Les Convix puis Le Cardan), donnent l'exemple: ils ont pris le taureau par les cornes et réédité eux-mêmes leurs albums. En attendant de mettre la main sur leurs rares titres, encouragez-les en les téléchargeant sur leur sites officiels, monnayant des frais minimes. Si ce n'était de leur initiative, je doute qu'un label Québécois se serait déjà mouillé. Même chose pour ces collectionneurs passionés qui réalisèrent marginalement des compilations devenues des références comme Rumble, Dans le vent ou Lâchés-Lousse. Loin des profits (les majors n'y croient pas), au bout du compte, ce qui importe et demeure, c'est la musique. Allez encourager vos disquaires indépendants!

8 commentaires:

Doctorak, go! a dit...

T'as l'air parti sur le dépouillement de vieux journaux. Quand tu tomberas sur une pile de Québec rock, tu sais qui appeler, ton prix sera le mien.

Sébastien Desrosiers a dit...

Je fais mieux, je consulte la Microthèque Nationale (entendez par là les microfiches de la Grande Bibliothèque). Économise sur les impressions en sauvegardant les pages désirées sur ta clé USB. Et qui n'aime pas ces programmes double, analogue vs numérique. Mmmm

Si c'est les magazines sur papier que tu cherches par contre, j'ouvrirai l'oeil!

Vente de garage a dit...

Quand je suis tombé sur le site d'Oliver Klaus, j'en revenais tout simplement pas de savoir qu'ils avaient porté la mini-jupe, même si ce fut pour un show seulement (si j'me souviens bien...) et le temps d'une session photo! C'est complètement fou! Mais j'adore ces histoires! La réédition CD d'Oliver Klaus vaut vraiment le détour! La réédition du LP est très cool aussi, mais comporte moins d'extras... en dehors de ça, elle semble identique en tout points à l'original!

Effectivement, si plus d'artistes de l'époque possédaient les droits de leur musique, on aurait sûrement droit à plus de rééditions. Mais n'oublions pas Les disques Mérite, qui, malgré quelques rééditions parfois incomplètes, parfois maladroites, nous offrent une variété incroyable de rééditions dont Les Sinners (JC Laurence a participé à ces rééditions très complètes si jme trompe pas...), Les Misérables, The Haunted, The Rabble, Les Sextans (ça vaut le détour!) + les 18 volumes d'introuvables! Y'a du stock à écouter là!

Sébastien Desrosiers a dit...

Au début, je croyais à un canular monté par le journal Photo-Vedettes, mais non. C'est le genre de journal à titrer en grosses lettres "Tony Roman est mort" sur sa 1re page pour révéler à l'intérieur, "mort de trouille dans les maneiges de La Ronde"... Farfelu. ; p

Je ne veux pas snober les Disques Mérite, ils ont pourtant fait beaucoup pour la réédétion. Oui, même si leur catalogue est franchement éclaté, on y retrouve quelques perles essentielles, parfois des albums entiers. Toutefois, l'étiquette ne se distingue que très peu face aux autres citées qui offre un produit plus complet et surtout qui ne manque pas de miser sur une nouvelle génération d'auditeurs. Faut arrêter de vendre la musique d'il y a 40 ans à ceux qui l'ont obligatoirement entendu à l'origine; c'est se tirer dans le pied que de miser uniquement sur la nostalgie! Tu ne crois pas?

Quand Mérite pensera à rééditer Vox Populi en coffret-double "de luxe" avec versions francophones et anglophones, je me réviserai... ehe

Vente de garage a dit...

C'est sûr que viser la nostalgie, c'est pas le best!

Anonyme a dit...

ps de départ: oubliant à chaque fois mes ID, j'utilise le mode anonyme, mais c'est toujours moi... j.d.
J'ai personnellement été impressionée par la reconnaissance des blogs musicaux de mise en valeur des trésors oubliés qu'a fait La Presse, tout en me disant, "enfin!". Trop souvent perçus comme des partages-maison de gens n'ayant d'autres choses à faire que de dépouiller des marchés aux puces, la mise en exerbe de la recherche historique et l'aspect éducatif transgénérationnel de votre travail ont été reconnues. Front de libération? Je ne sais pas non plus... et je ne sais pas exactement quel était le sens de cette expression qu'avait en tête Phillipe Renaud. Toutefois, bien que l'objectif premier ne soit pas d'en faire un blog à la mère indigne, fort est à parier que la reconnaissance s'agrandira. À quand l'utilisation de votre travail gigantisime dans les manuels scolaires d'histoire du Québec? Mme Courchesne, des passionnés-acharnés peuvent s'attaquer à ce volet de votre réforme pédagogique!

Sébastien Desrosiers a dit...

Belle analyse, merci de ta reconnaissance J.D.!

Ouvrez maintenant vos manuels au chapitre "Contreculture populaire: le cas des Sinners." ; p

Anonyme a dit...

hi, new to the site, thanks.