samedi, novembre 15, 2008

Les Purple Haze: Nouvelles Informations!!

Concluons notre saga sur les productions de Yvon Bonneville en précisant le parcours de ses prospects sur Memphis Sound, Les Purple Haze. Voici les précisions de Nim Capra mieux connu sous le nom de Gilles Chartier, guitariste du groupe.

Nous étions un groupe de francophones, trois d'entre nous étaient de Laval en compagnie d'un Montréalais (R. Dupuis). Les noms affichés sur le simple sont des noms de plume que nous avions choisis pour la forme, parce que c'était à la mode si je me souviens. Quand même, une drôle d'idée avec laquelle je n'étais pas tout à fait en accord.
The old Man fut composé et chanté par Richard Dupuis. Love Is Fine fut composé par le groupe (le riff et les back vocals sont de moi) et chanté par Richard Millette.

Affiche promotionnelle du groupe, 1967.
Pierre Poitras, Gilles Chartier, Rocky (?), Philippe Bourgie & Richard Dupuis (de gauche à droite).

Richard Graves = Richard Dupuis (guitare solo et créateur du groupe)

Richard Tucker = Richard Millette (guitare basse)

Peter Hopkins = Pierre Poitras (batterie)

Nim Capra = Gilles Chartier (rhythm guitar)


Ce poster montre le groupe à ses débuts. Plusieurs se sont greffés mais plusieurs se sont désistés. Le band a été a son meilleur avec Richard Dupuis, Robert Guiristante, Richard Millette et moi-même. Malheureusement, aucun enregistrement n'a été produit durant cette époque. Nous étions trop souvent en spectacle et , faute de jeunesse, n'avions pas pensés à faire des prises de son sur tape à cette époque. Je dois vous avouer , en toute humilité, que nous étions un des meilleurs band à cette époque. Du vrai Cream, du vrai Hendrix, du vrai John Mayall and the Blues Breaker! Les gens ne dansaient plus devant nos prestations, ils écoutaient bouche-bée. Nous avons été les premiers à produire un show live avec un stroboscope! Certaines subtances illégales parfumaient la salle aussi... J'en parle et j'en ai encore des frissons.

Pas très longtemps après le 45 trs, nous avons opté pour un meilleur batteur, Robert Guiristante, ancien du groupe Les Georgia.
J'ai aussi joué sur la chanson Poupé de chiffon (de François Vaillant;1972) qui fut donneé par la suite à Michel Pilon. Sur ce 45, Pierre Bertrand (de Beau Dommage) joue de la basse.

Aujourd'hui, Chartier participe au groupe Les Beaux Rocks (voir extrait vidéo précédent) en compagnie de Claude Sirois (anciennement de Équipe 79) et Guiristante. Leur nostalgie trouve un ton plutôt juste, leur évidente passion musicale charme; allez visionner leur cover de Golden Girl des Rabbles en direct du Centre de la Nature de Laval! Le site de Sirois offre des détails intéressants à propos de la courte carrière de l'Équipe 79, de l'écriture de leur 45 et partage quelques rares photographies. Allez lire le défi qu'ils ont lancé aux Sinners et aux Lutins dans un article d'Écho-Vedette!



Merci M. Chartier de nous permis de conclure en beauté sur ce premier dossier thématique; nous attendrons votre site Web!

jeudi, novembre 13, 2008

The Purple Haze - Nouvelles Informations!

J'ai récemment reçu des nouvelles de Nim Capra, guitariste du Purple Haze. Je publierai sous peu les précieuses informations et photo qu'il m'a transmis. Entre temps, j'ai découvert par l'entremise de ce dernier les récentes oeuvres de Robert Guiristante (second batteur du Purple Haze, comme vous le lirez sous peu..)qui, en compagnie de 3 autres musiciens, joue toujours dans un groupe garage-psychédélique proposant des covers stupéfiants (Pretty things, The Rabble) et des compositions étonnantes comme celle-ci. Ça rocke!!!



Qui a dit qu'il ne se passait plus rien à Laval?

dimanche, novembre 09, 2008




À la rencontre des Frères Bonneville
Seconde partie:
The Purple Haze


Suivant la publication de son unique simple, Yvon Bonneville fonde et opère brièvement son propre label en 1967. The Memphis Sound (second clin d'oeil au King) n'aurait en fait publié que cet unique 45 et, bien que libellé 4002, aucun titre selon Lucien Bonenville ne précédait le simple du Purple Haze. Expression de l'underground, cette «brume pourpre» fut popularisée simultanément par Jimi Hendrix (Top 10 UK, mars 1967) et l'acide (LSD) du même nom mijotée par le sonorisateur/chimiste/mystique Owsley Stanley sur la côte ouest des États-Unis. Surfant sur ses effluves lysergiques, la contre-culture rejoint subitement la masse cette année et électrifie sans crier garde la scène montréalaise, de ses boîtes à chansons aux happenings présentés à l'Exposition Internationale.

Affiche promotionnelle du groupe, 1967.

Nous n'avons que peu d'information concernant les membres du groupe, mais Yvon Bonneville (producteur) souligne qu'ils étaient tous francophones. Par sa production, ce dernier inscrivait une certaine cassure par rapport à son simple pour Disques Monde: l'ambiance est maintenant plus saxonne et moins ancrée dans le son typique de la scène Québécoise de l'époque. Comme chez Charlebois, Les Sinners ou les Kantos, en choisissant de chanter en anglais, ces artistes Québécois tentaient à la fois de s'ouvrir au monde (géographiquement en s'américanisant; culturellement, suivant l'invasion britannique) tout en abandonnant quelques stigmates culturels au passage. De ce choix, force est d'admettre que plusieurs groupes s'investissèrent ainsi d'une liberté accrue pour produire des simples plus avant-gardistes, risqués et parfois définitivement plus fidèles à leurs aspirations.





C'est le cas de l'époustouflante Love is fine. Bien que reléguée en face B, ce titre upbeat mérite d'être redécouvert comme une des perles garage Québécoises parmi nos plus incisives. Signé par R. Graves, R. Turker, P. Hopkins & Nim Capra, il s'agirait vraisemblablement d'un titre original. À grands coups de tambourin, vous aurez droit à un rock nerveux à la judicieuse croisée du garage et du psychédélique qui n'est pas sans rappeler le son du Plastic Cloud ou même des Amboy Dukes. On y découvre un guitariste talentueux en pleine ascension cosmique, noyé dans un son propre fuzz! Freak Out! À l'opposé de cette déflagration, The old man (R. Graves), se présente comme une marche sobrement orchestrée avec une déclinaison british plutôt feutrée. L'histoire de vieil homme s'accrochant à ses derniers instants rejoint dans sa structure dépouillée aux choeurs délicats quelques-unes des chansons tardives du groupe The Collectors. La production demeure au premier degré et aurait gagné à complexifier les arrangements; malgré tout cette face A se démarque en n'étant pas si facilement cataloguée comme ballade, rock ou autre. Commercialement, c'est plutôt risqué comme simple pour 1967: saluons l'audace!

Avez-vous fait partie du groupe The Purple Haze? Entrez en contact avec moi et partagez vos précieux témoignages avec nous. Je tiens à remercier à nouveau Lucien & Yvon Bonneville pour leur ouverture et leur générosité. Preuve de son intérêt toujours marqué pour la scène Québécoise des années 60, Lucien Bonneville m'achemina cette semaine quelques rares photographies des artistes représentés par l'Agence le P.G. de Granby. On y retrouve entre autres Bob (sans les Damiks) ainsi que les mythiques Moribonds! Ça vaut certainement un commentaire de votre part!



Téléchargez le catalogue complet / Download the complete catalog:

Bob & les Damiks, Yvon Bonneville & The Purple Haze
(Disques Monde & Memphis Sound, 1966-1967)

dimanche, novembre 02, 2008

À la rencontre des Frères Bonneville
1re partie: les Disques Monde

Entre blogueurs, nous avons souvent échangé depuis quelques mois au sujet du catalogue de l'étiquette Disques Monde. Ce minuscule label ne publia qu'une vingtaine de 45 tours ainsi que 2 albums, mais s'imposa néanmoins par son écurie écclectique de groupes garage: Les Différents, Les Standells, Les Moribonds, le Baron Phillipe de Notre-Dame et même le burlesque Gérard Nono Deslauriers y enregistrèrent leur rare (et souvent unique) lègue à la postérité. À la suite de ces récents articles, j'eut le plaisir de correspondre avec Lucien Bonneville, guitariste et frère de Yvon Bonneville ayant endisqué un 45 tours pour cette même étiquette. Les prochaines références seront donc tirées de leurs témoignages.

Yvon Bonneville - Ça fait mal / Monsieur Jean (1967; Disques Monde 867)

À leurs débuts, Les frères Bonneville cimentent leur son, comme tant d'autres artistes, en spectacle en sillonnant les sous-sols d'églises et les gymnases d'écoles de Montréal. Une fois majeurs, ils purent rejoindre un plus large public dans des clubs locaux (Le Café Rainbow; le Rialto et le Montmartre sur Saint-Laurent, l'Étoile de l'Est sur Ontario). C'est justement au Rainbow qu'ils feront la rencontre de Douglas Thompson (un très bon musicien, un artiste de couleur et aveugle) , alors organiste-maison de ce club. Il aura tôt fait de les rejoindre aux Studios RCA Victor pour graver l'unique simple de Yvon Bonneville. En plus de ce dernier, le groupe était alors composé de Lucien Bonneville (lead guitare), Jimmy Dabaté Jr (guitare rythmique), Loris Mangano (basse), Clément Landry (batterie) & Douglas Thompson (orgue). La musique fut enregistrée le 1er septembre 1967, les voix le 6 septembre. Le disque fut lancé le 2 octobre. Ken Ayoub (Les Différents) et Gilles Brown assurèrent la production, assistés de Lionel Parent (technicien).
Yvon Bonneville, Lucien Bonneville (guitare).

Le chanteur laissait transparaître ses multiples influences rock glanées dans les clubs de Montréal. Celui qui affichait autrefois une coiffure à la Jerry Lee Lewis démontrait toujours son penchant pour Elvis, reprenant en face A le tube It hurts me, rendu célèbre par le King en 1964. Cette ballade typique, soutenue d'un orgue et de choeurs timides, laisse beaucoup d'air au chanteur qui peine par moments à combler l'espace. Sous ces rythmes plus retenus, un Bonneville fougueux se vautrait en attendant d'exploser sur la face B.

Le courant passe au 220V sur Monsieur Jean qui, bien que créditée à Yvon Bonneville, se révèle être le parfait hybride de 2 titres beat-garage: Farmer John (du groupe The Premiers, compilé sur l'essentiel Nuggets) & Shout (des Isley Brothers). L'influence des Wailers est ressentie dès les premières notes sur cet high energy rock n' roll primal et déjanté, idéal pour réchauffer n'importe quel sous-sol d'église. Des guitares nerveuses et un solo explosif, une basse dans le tapis et un batteur frénétique accompagnent un chanteur définitivement plus en contrôle. Un parfum de nitroglycérine enveloppe la finale, .brève et convulsive! Curieusement, c'est à nouveau cette face B qui aurait gagné à être lancée comme simple. Le groupe semblait d'accord avec cet énoncé puisqu'il choisit Monsieur Jean pour son unique prestation télévisée en 1967, à l'émission Bonsoir Copains (CHLT).


Bob et les Damiks - Dans cette ville / Diane (1966; Disques Monde 860)

Au moment de signer pour les Disques Monde, les frères Bonneville appuyèrent une autre production en cours: Bob & les Damiks. Sans néanmoins contredire la fiche technique proposée par Léo Roy dans La merveilleuse époque des groupes Québécois des années 60, le témoignage privilégié de Lucien Bonneville apporte une certaine nuance quant à la composition du groupe. Il précise: J'ai lu et entendu plusieurs infos érronées sur les noms des musiciens. Voici les noms de ceux qui ont effectivement joué sur ce 45 tours: Robert «Bob» Dadario (chanteur), Lucien Bonneville (guitare), Armand Proulx (batterie), Régent Ricard (basse) & Jean Louis St Cyr (orgue). Exit donc Johnny Côté et Jean-Louis Talbot...

Bien que cet unique et rare simple n'obtienne pas la faveur des palmarès, le groupe pourra néanmoins le casser à l'émission Bonsoir Copains (CHLT; avec Jean Malo) en 1967. Dans cette ville (bonne reprise de We gotta get out of this place de Eric Burdon & the Animals) bénéficie d'une ronde ligne de basse qui soutient une guitare et un orgue judicieusement amplifiés comparativement à l'original. Si Bob sussure ses couplets, il sait rapidement insufler l'énergie nécessaire à ce refrain culte. Tassez-vous de d'là! Diane, la face B, est une composition de Bob Dadario dans le style ballade. Rassurez-vous! Sous les choeurs éthérés des Damiks, le chanteur n'hésite pas à sortir ses tripes sans négliger son français parlé, ralentissant le débit jusqu'à l'obligatoire monologue qui ferait craquer cette Diane qu'il convoite tant.

Témoins d'une transition culturelle fulgurante, Yvon & Lucien Bonneville participeraient ultimement à un autre enregistrement en 1967 sous le pseudonyme psychédélique The Purple Haze. Ne manquez donc pas dans les prochains jours la seconde partie de ces témoignages. Merci à Lucien Bonneville pour sa générosité. Je vous invite à laisser un commentaire à l'attention des frères Bonneville; tous vos courriels leurs seront directement acheminés.

Rare glimpse inside Yvon Bonneville's works through the recollections of his brother and fellow guitarist Lucien Bonneville. The Bonneville bros. published only one 45 on the cult label Disques Monde, the infamous garage-stomp hit Monsieur Jean, an hybrid cover of the Premiers "Farmer John" and Isley Bros. "Shout!". Turns out they also worked with label mates Bob & les Damiks and played on their sole and obscure 45 wich included a sweet reprise of The Animal's We gotta get out of this place as well as an original ballad (Diane). Don't miss the second part of this special as we'll have a look at their last 1967 psychedelic production, sung in english, under the name The Purple Haze. Please leave a comment.