mardi, octobre 14, 2008


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Pierre Nolès - Le Clan (1965, APEX ALF 1577)



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lundi, octobre 13, 2008







Pierre Nolès - Le Clan (1965, APEX ALF 1577)

Le Clan. Un gang de coin de rue, comme on en voit un peu partout dans les faubourgs. Poussant leur idéal jusqu'au bout, les membres de ce gang ont employé tout ce qu'ils pouvaient avoir d'argent afin d'être vêtus de la même façon. Ainsi couverts de cuir de la tête aux pieds, ils ont gagné cette confiance en eux-mêmes. Les autres gangs les respectent; ils sont prêts à tout et rien ne leur fait peur! En rassemblant leurs économies et leurs efforts, ils ont pu se procurer quatre autos sports et, depuis ce temps, ils sont devenus la terreur des grand'routes tout autant que des autres gamins de leur quartier!

Bien que cette comédie musicale de Pierre Nolès et Michel Conte figure parmi les premières endisquées au Québec, elle n'est pas l'instigatrice du genre chez-nous (cet honneur reviendrait plutôt à Ça atomique-t'y? de Jean Grimaldi en...1945). Le Clan réunissait une jolie brochette de musiciens, chanteurs & comédiens: Denise Brousseau, André Lamarre, Jean-Guy Larivière, Jacques Levac, Pierre Nolès, Jean Richard, Michel Robidoux, Raynald Rompré & Guy Thouin. Cette comédie musicale était le dixième album en 5 ans pour l'infatigable Nolès qui auparant avait plutôt misé sur des productions dites d'exploitation, réinterprétant divers succès twist ou cha-cha. À l'ère des teenyboppers, Nolès produisait déjà de solides pointures tels Donald Lautrec, Pierre Lalonde ou Les Sinners (il réalisera leurs 2 albums sur Jupiter) et s'aprétait à diriger l'orchestre de l'émission Jeunesse Oblige (Radio-Canada). Il semblait ainsi logique pour lui de faire le saut dans le yéyé.

Avec l'aide de Michel Conte, il scénarise un spectacle aux rythmes du jour, la première comédie musicale rock du Québec. Empruntant à la fois des éléments de West Side Story (1961) ou de la pièce dehéâtre Zone (Marcel Dubé; 1953), Le Clan raconte l'histoire d'une bande de jeunes voyous qui, pour financer leur ultime rebellion envers la société, planifient le hold-up d'une banque. Ils en ont contre les «croulants» qui s'y atrophient; jeunes adultes à la verve prépubère, ils croient toujours à l'amour et aspirent à plus de liberté.

Nous n'aurons pas toujours 20 ans, nous savons ce que nous voulons
et nous voulons dire NON! Yeah, yeah, yeah!

Car nous avons nos opinions sur ce qui peut être bon pour notre génération.
Yeah, yeah, yeah!

Nous ne voulons pas être aidés car nous avons nos idées: c'est à nous de décider.
Vous avez fait votre temps et vous êtes démodés, yeah!
C'est nous qui avons 20 ans et c'est à nous de jouer, yeah yeah yeah!

Leur chef Pierre (Nolès; intense) peut compter sur sa fidèle bande dans tous ses plans. Il en pince pour la jolie Marie (Denise Brousseau; timide), au grand dam de son fougueux acolyte André (Lamarre) qui n'hésitera pas à le trahir lors du vol de la banque... Le scénario ne manque pas de ryhtme malgré quelques performances moins enlevantes (N'oublie pas que je t'aime, un démo du prochain simple APEX pour Brousseau). Une charmante camaraderie reigne entre les membres du clan, ces blousons noirs de ruelle s'affichant somme toute comme des jeunes gens plutôt rangés sous leurs airs de rebels. Le rock sied plutôt bien leur fougue et leur naïveté, entrainant sans trop dépasser les bornes.

Ouverture démare sur un dramatique drumfill de près de 2 minutes (prenez note amis DJ) avant d'entamer la chanson thème, Le Clan de cuir, un air tenant à la fois du surf et du Merseybeat. Sur Tu trouveras l'amour, la pochette détaillée image la performance: «Nolès bondit sur la scène comme un lion! Sauvagement presque, il déclare un amour impossible à toutes les filles présentes. C'est l'hystérie!». Nolès se permet néanmoins quelques accents jazzés ou surf ailleurs. Hey Jim, une amusante ballade autour d'une cigarette, ou d'intenses instrumentaux comme Danse du vol ou Jazz Solo révèlent les véritables couleurs du comédien/producteur. Je me suis évadé ou La société laisse entrevoir l'écriture typique de Conte, celle-là même qu'on retrouverait plus tard sur Monica la Mitraille (1968) ou Aimons-nous les uns les autres (1969): un thème dramatique pour un ton moqueur, joyeux et sans lendemain.

La société m'ennuie. Yeah! Moi je peux m'en passer.
La société, tant pis! Yeah! Ils peuvent tous crever!

Moi, je ne veux pas jouer avec ces gens-là,
qui vous aiment tout haut, vous détestent tout bas.

Je ne veux pas faire partie d'cette comédie!

Ce que je veux, c'est être maître de ma vie.


Je me demande bien quel accueil fut réservé à cette comédie musicale à gogo en 1965. Certe dans l'air du temps, ses quelques interprétations énergiques entrecoupées d'intermèdes plus frivoles ne semblent pas choquer autant qu'on l'aurait souhaiter. Il manque à cette thématique biker (un sous genre en soi du cinéma d'exploitation des années 60) un sérieux once de venin, un ton plus salaud et débauché... Rassurez-vous, Les Sinners auraient tôt fait d'inciter Nolès à prendre plus de risques.





Quebec's first ever rock musical, Le Clan is the work of Pierre Nolès (cult 60's producer) and Michel Conte. Nolès as well as writing the score performs as the leader of small back-alley gang wearing black leather jackets. They're no big-time crooks but as André (secretly in love with Nolès's girlfriend Marie) plans on robbing a bank, things go wrong and Nolès heads straight for prison. Rock may be a strong word for this mainly yéyé musical, but hey, it was 1965 afterall... Great beat numbers and a couple of jazzy instrumentals from Nolès make this rare OST a nice treat for the yéyé-connaiseur. Leave a comment as you listen!




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Pierre Nolès - Le Clan (1965, APEX ALF 1577)

dimanche, octobre 05, 2008






Les Alexandrins - Les Alexandrins (1969; CAPITOL SN 70021)

Ce troisième album éponyme du duo formé de Luc et Lise Cousineau témoigne de la rapide évolution musicale du groupe. Après le folk baroque de leur premier opus (1966; ST 70001) et la riche production pop et étoffée de leur second (1967; ST 70017), leur dernier effort pour la série 70000 de Capitol témoignerait déjà des arrangements plus souples et aériens des disques à venir. C'est cette même série, en opération de 1966 à 1979, qui miserait dès le début sur de nouveaux talents francophones d'ici comme Alexandre Zelkin, Les Atomes, Les Cailloux et Melchior Alias en leur cédant de généreux moyens de productions. Amorçant ainsi leur transition vers Polydor, Les Alexandrins lègueraient un album à la pop délicate qui glisserait subtilement à nos yeux et oreilles vers la contreculture, leur Rubber Soul si vous voulez...La production impliquerait la même équipe qui avait coloré leur précédent album. Ainsi, alors que Luc Cousineau signe toutes les mélodies, il partage toujours le rôle d'arrangeur avec George Tremblay sous la tutelle de Pierre Dubord (plus tard directeur artistique de Raoul Duguay et Beau Dommage). Les textes sont à nouveau de Claude Levac, Françoise Loranger (auteure de la pièce Double-Jeu) et Louis Gauthier (auteur). Sur les nouveaux titres proposés, trois font exception puisque récupérés d'albums précédents (Amour d'Été, Les Copains & Chany). Était-ce une tactique de Capitol pour presser le citron avant que ne paraisse Double Jeu (1969; Polydor542-502) la même année?

Ballade pour Molly semble reprendre sur les cendres dramatiques de leur simple de 1967 , John F. Kennedy. Évacuant le mythe glamour qui entourait la cambrioleuse Monica la Mitraille depuis la comédie musicale pop-martyre de Michel Conte (Monica la Mitraille; 1968; Polydor 542-501), ce portrait transcende l'odeur de la poudre noire et la chaleur fuyant des plaies.

On dit que la beauté pour les filles c'est une arme.
Toi c'est ton Colt 45 qui faisait ton charme.

Le canon tronçonné de ta Windchester,

La mitraillette sur le plancher de la Chrysler.


Alors que Depuis longtemps semble traduire le souhait du duo de «déranger» par leurs chansons, la charmante C'était témoigne du ici-maintenant de la scène Québécoise de la fin des années 60 avec une lucidité déconcertante. Luc Cousineau démontre sans prétention la transition culturelle en cours et l'héritage que nous en retiendront. C'est à se demander si cette chanson ne devrait pas devenir l'indicatif musical de ce blog:

On se rappelera des refrains que l'on chante maintenant,
Plus les jours, plus le temps, il n'en restera rien, mais l'on s'en souviendra longtemps.

C'était notre génération, nos succès, nos airs récents.

Qui doucement, tout en dansant, devenaient nos déclarations.

C'était l'époque du yéyé et même des danses à go-go

Adieu notre ami Charlot, le charleston c'est dépassé...


Quelques arpents de neige
annonce déjà un thème qui sera familier aux amateurs du duo: la place de la Nouvelle-France, un petit coin perdu en Amérique, de peu d'intérêt devant les affaires du roi de France au XVIIIe siècle (voir l'album Tout le monde est heureux?! de 1971). Cette salve de Voltaire aurait non seulement été utilisée dans ses correspondances, mais vous en retrouverez aussi quelques extraits dans Candide.



Ailleurs, un son plus feutré apporte quelques moments plus laid-back comme sur la tender Il suffit de peu oo sur Mauvais moment, où un orgue roucoule aux côtés d'un violoncelle suivant les vocalises de Lise. L'organiste/pianiste refait bientôt surface sur l'ennivrante et glorieuse Quel est c'délire, s'illustrant par un jeu nerveux et parfaitement cadencé dans ses arpèges. Superbe! Il y certe un «son Alexandrins» à dégager de leur catalogue Capitol: un amalgame optimiste d'influences jazz, folk et pop se métissant graduellement aux rythmes de la contreculture Québécoise. À raison d'un disque en moyenne enregistré par année, la carrière éfreinnée des Alexandrins se colorait devant nous d'albums en albums, ne regardant jamais dans la lunette arrière. Je ne me lasserai jamais de rappeler que le travail de Luc & Lise Cousineau, peu importe le sobriquet, demeure négligé malgré son apport considérable à la naissance de la modernité musicale adans le Québec des années 60-70. Il est encore temps de se rappeler des refrains que l'on chantait auparavant. Bonne écoute; laissez un commentaire si vous partagez l'opinion!

Third eponymous album from this prolific duo composed of Luc & Lise Cousineau. This album sees Les Alexandrins recording their last LP for Capitol before going shortly after to Polydor, issuing their 1969 psych LP Double-Jeu. 7 new songs and 3 taken from their first two records (Amour d'été, the pop hit Les Copains & Chany), smoother than their second LP and a bit more laid-back at times. It features the great Ballade pour Molly recalling the tragic story of popular Quebec bank robber «Monica la Mitraille» (Machinegun Molly). Quelques arpents de neige (A few acres of snow) takes aim at the French royalty who once said it didn't care for those snowy colonies over in Nouvelle-France, a theme the duo should revisit on their 1971 album, Tout le monde est heureux. Dig this unique mix of folk, pop & jazz moves. If you should groove to such pop classics as Les copains or Quel est c'délire then leave a comment! Can you believe only a fraction of their 9 album catalog has only been reissued?



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Les Alexandrins - Les Alexandrins (1969; CAPITOL SN 70021)