dimanche, novembre 15, 2009


Paul Morin, leader du groupe Guillotine nous écrit!
Nouvelles Informations

Nous n'avions pas manqué de vous initer au rock n' soul pesant de Guillotine et de sa sulfureuse frontlady, la chanteuse Carole Breval lors de notre récent podcast Les Filles d'Aujourd'hui. Paul Morin, leader du groupe, a tendu l'oreille et nous a contacté pour annoncer la mise en ligne de son propre site. Vous y retrouverez une foule de photos et anecdotes du parcours hors du commun pour ce groupe de Montréal. De rares documents promotionnels, découpures de presse et photographies personnelles de tous les groupes auxquels participa Morin en font un détour obligatoire. Naviguez dans la section «Artistes» pour vous en convaincre; toutes les photos du présent article sont d'ailleurs tirées de son site. M. Morin a gentiment voulu répondre à quelques questions.


S. Le groupe Guillotine a enregistré son album en Grande-Bretagne et publié ce dernier sur un label américain. Est-ce que le groupe a aussi eu une carrière florissante au Québec? Comment un tel parcours international s'est imposé au groupe pour son premier et unique album?

P.M. Nous avons donné plusieurs spectacles au Québec! Les artistes de l'industrie en ces temps-là étaient tous là pour nous voir performer. J'en garde de très beaux souvenirs. Tout a débuté par des spectacles que je faisais à dans l'état de New-York (à Messina entre autres) et autour de Boston, à River Beach. Ça a vite fait le tour des agences et Fred Petty est venu de Boston pour nous voir jouer à Montréal. Il est tombé en amour avec le band et Carol et ça a débuté ainsi, par une tournée aux États-Unis. Quand je suis tombé malade, notre gérante à New York venait de nous signer pour une tournée avec Joe Cocker et Black Sabbath... Mais pour moi ce fut la fin: j'étais trop malade et le band n'a pas voulu y aller sans moi. Mais aujourd'hui, je suis en pleine forme!

Guillotine en route vers les Olympic Sound Studios de Barnes, Angleterre (mai-juin 1971).

S. Parlez-moi de vos enregistrements en Angleterre. Ça doit être toute une expérience pour un jeune musicien qui propose son premier long jeu! Quelle étaient vos principales influences, d'ici comme d'ailleurs?

P.M. Ce que je vais te raconter n'a pas trop été ébruité depuis... À l'époque, j'apprends par notre gérante Mme Lee Apostoleris, une amie intime de Frank Sinatra, que nous allions nous réfugier à Magog pendant trois mois avec une personne qui avait travaillé avec le groupe Chicago pour leur chanson Make me smile. C'était Rick Kunis, mais j'ai jamais vérifié; à mon âge, je croyais tout! On a effectivement travaillé pour l'album à Magog mais soudainement on était en route pour l'Angleterre...

La meilleure technologie pour enregistrer des brass, c'était là. La première journée, avant d'entrer en studio, on m'annonce que la pochette sera réalisée par Bob Cato, celui qui avait fait une des pochettes de Blood, Sweat & Tears! Il y avait toujours des choses comme ça, pour nous énerver ou nous stimuler: il y avait toujours de la pression. Le deuxième jour, on nous dit que les Stones avaient enregistré dans le même studio et qu'un ami du groupe, un Jamaicain (NDLR; un musicien de Goat Head Soup probablement), viendrait nous voir enregistrer. Nous étions en studio en même temps que les groupes Funkadelic, Ten Wheels Drive, The Guess Who, Ten Years After et un tas d'autres...

Tu as entendu le long jeu, non? Je crois que nous étions à la hauteur! J'avais de très bons musiciens. C'était une expérience énorme que de se ramasser si vite dans la cour des grands. Les groupes Chicago ainsi que Blood, Sweat & Tears ont été des influences marquantes pour moi à l'époque. C'étaient les deux meilleurs groupes avec des cuivres et notre son a souvent été comparé au leur.


Market Place, 1970.
Paul Morin (avant-plan droit, guitare), Robert Turmel (basse), Pierre Girouard (batterie), Michel Fafard (trombone), François Pétrari (trompette), Francis Turner (chant), Joe Trevissono (trompette), Jean Morin (saxophone) & Paul Dalonzo (trombone).

S.
Parlez-moi de votre 45 pour Market Place, sur Polydor.
Ce groupe précédait la fondation de Guillotine?

P.M. Ben Kaye avait entendu parlé de notre groupe, alors voué à être populaire. Il nous a rapidement signé et fait enregistrer un simple pour Polydor Records. Après des performances télévisées à Toute la ville en parle et Like Young (Ontario), Carole Breval remplaça notre chanteuse Francis Turner et le groupe se renomma les Soul Caravan pour des tournées au Québec ainsi qu'aux États-Unis. Nous nous sommes ensuite rebaptisé officiellement Guillotine.

Carol Breval

S. Avez-vous suivi le parcours de vos collègues après la dissolution de Guillotine? À part Pierre Nadeau (bien connu), que sont-ils devenus?

P.M. Lorsque je suis tombé malade, les gars ont continué à travailler séparément. Robert Turmel (bassiste) est parti avec Claude Dubois. Mon frère, Jean Morin, a rejoint le musicien Mike Zarra. Mes brass furent intégrés dans un orchestre symphonique dans le nord de Montréal. Et Carol, elle chante toujours! Je me suis personnellement refait une santé et le goût de la musique m'est revenu. J'ai écrit récemment pour Tex Lecor (2004) et Yan David (2006) et travaille présentement sur de nouvelles compostions en compagnie de la chanteuse Charlyne.


Le duo Peaches & Herb, Pierre Perpall (à droite) & Carole Breval (gauche).

À l'image de cette photo ci-haut, tout ça ne manque pas de soul ! Morin propose même l'unique album de Guillotine pour l'écoute sur le site. Généreux. Il en est de même pour le simple de Market Place. On nous promet des extraits vidéos pour bientôt alors attendons la suite! Parlez-moi de ça, des artistes qui prennent en main leur biographie sur le Web en ouvrant leur coffre aux trésors!

4 commentaires:

Gaétan a dit...

les photos sont vraiment cool. quelle classe!

Sébastien Desrosiers a dit...

J'ai l'impression que Breval était toute une bête de scène!

Le reste du site de Morin en propose plusieurs autres, check it out!

lebcerlaxle a dit...

C'est avec tristesse que je tiens à t'informer que Carole nous a quitté le 18 février à l'hôpital de Québec.
Je te tiendrais informé sur la date de la cérémonie.

Sébastien Desrosiers a dit...

Merci! Triste nouvelle, le Québec perd une de ses plus puissantes voix Soul. RIP