mercredi, août 13, 2008







Organisation C - Viens Danser
(1978; Clau-Ver CCL 33-118)


Si ce blog ne vous propose pas plus de funk, c'est que -je m'en confesse- je ne suis encore qu'un néophyte face à ce registre Québécois. Ma discothèque ne lève pourtant pas le nez sur le funk ou le disco pur, celui qui s'appuie sur des productions étoffées (cuivres, violons, etc.) et des grooves qui ne manquent pas d'audace. Vous comprendrez ainsi ma surprise lorsque je mis la main sur cet album de l'intriguante Organisation C. À la seule vue de la pochette, vous pourriez comme moi croire à tort qu'il s'agisse d'un groupe folk rural. Il s'agit plutôt d'un métissage bien calibré de pop funky et de disco composé, arrangé et dirigé par le multi-instrumentaliste Claude Blouin. Ce dernier assure même la distribution de l'album sur son propre label, Clau-Ver. Le groupe, entouré d'excellents musiciens, offrait au public un spectacle d'une exceptionnelle qualité où textes, musique, chorégraphies se confondent dans une mise en scène vivante et colorée (notes de pochette).

Du lot, un disco-funk sournois résonne particulièrement sur des titres comme Viens Tourner, Tout ce que tu es pour moi et l'accrocheuse Yukön. Viens tourner a tôt fait de monter la cadence à 120bpm sur un air qui , dans ses moments plus smooths, n'est pas sans rappeler les premiers hits de Diane Dufresne. Yukön démarre sur des notes juste assez mençantes et impose son groove à l'histoire d'un amérindien nommé en l'honneur du territoire avant d'éclater dans un sidérant -mais trop bref!- solo de guitare wha-wha puis de saxophone. Un soir & On nous envie, avec leurs déclinaisons en mode mineur, de délicates harmonies et des cuivres bien calibrés, rappeleront même les lentes ballades qu'offrirait plus tard Stereolab sur ses albums plus jazzés. Malgré ses airs de chanson tropicale kitsch, Albalone sera un No1 au Canada en 1981 (quelle catégorie?) et remportera la même année le prix SOCAN. L'album n'est pas exempt de quelques titres moins convainquants comme le rétro n' roll Le Boulevard ou la bubblegum Marie-Antoinette, mais tous bénéficient d'une solide production. Et bien que par moments, vous serez tentés de les comparer à un Big Bazar qui aurait persévéré aux travers de l'époque disco, plusieurs chansons trouveront d'elles-même le chemin de votre occiput à votre popottin.

Claude Blouin a su garnir en quelques décennies son curriculum en accompagnant au trombonne de grosses chaussures tels Michel Legrand, Tony Bennett, Tom Jones ou Harry Belafonte. À l'image d'un certain James Last, il s'est bâti depuis une solide réputation dans le monde du ballroom et produit toujours ses albums sur son label personnel. Laissez un commentaire en téléchargeant!

Rare disco-funk private pressing on the independant Clau-Ver label (owned by Claude Blouin, writer and producer of the band). The group was composed of Céline Chaput, Claude Robillard, François Clément and a young Johanne Blouin (later of Luc Plamondon's Starmania). They were backed by a complete brass section orchestrated by her father (who also plays trombonne).




Téléchargez l'album complet / Download the full album:

Organisation C - Viens Danser (1978; Clau-Ver CCL 33-118)

6 commentaires:

Anonyme a dit...

Bonsoir Sébastien,

Ma foi, que de choix qui s'offrent à nous au fil des derniers jours sur ton blog...
Voici que la pochette d'Organisation C attire particulièrement mon attention: elle ne m'aurait pas, moi non plus, laissé insensible si je l'avais aperçue au gré de mes chasse aux trésors. Un son jazzé qui se compare à l'occasion à Stereolab et au Big Bazar? Johanne Blouin? Oui, oui, oui, j'ai très hâte d'entendre ce long-jeu! Je dois aussi admettre que Johanne Blouin et le jazz font particulièrement bon ménage. S'il fallait que tu en doutes toujours, je te recommande d'écouter l'album qu'elle a enregistré avec l'orchestre de Vic Vogel. Sa version de Blues in the night a de quoi épater bien des sceptiques qui, je l'espère, seront confondus, et il faut donner à César ce qui appartient à César. En spectacle, elle m'a aussi étonné avec une relecture très personnelle de Eleonor Rigby des Beatles.
Merci de nous faire partager, encore une fois, de telles raretés. C'est toujours avec beaucoup de fébrilité que je consulte ton blog.

Simon a dit...

Belle trouvaille ! félicitation !

Anonyme a dit...

Sébastien,
Je ne prends pas toujours le temps de t'écrire pour te dire tout le bien que je pense de ton blog, tu m'en verras navré. J'écoute Organisation C en boucles depuis déjà plus de deux semaines et franchement, j'ai beaucoup de plaisir. La production est soignée et les mélodies sont inspirées. La comparaison à Stereolab me semble tout à fait juste, mais je crois aussi que le groupe, Johanne Blouin en particulier, témoigne de la possible influence des Swingle Singers et des Double Six, deux groupes mythiques français des années 60 dans lesquels on retrouvait nulle autre que Christiane Legrand, la soeur du grand Michel et voici que ceci explique cela. Johanne Blouin a partagé la scène avec Michel Legrand au festival de jazz de Montréal il y a quelques années et ils ont même enregistré un album de Noël (plutôt moyen au demeurant). Toutefois, il est clair que la prochaine fois que je croise Johanne, je lui saute au cou pour la féliciter. Et si tu croises Sylvain Cormier, il faudrait que tu lui signales l'existence de cet album, car s'il fait preuve de bonne foi, ce qui est fort difficile pour lui quand il s'agit de Johanne Blouin, il se rendra bel et bien à l'évidence qu'elle était déjà fort douée à la fin des années 70.
Donc, merci encore pour cette découverte franchement étonnante.
Amitiés,

Sébastien Desrosiers a dit...

Merci pour ces précisions, Alan! Faut être à la hauteur pour se mesurer au grand Michel sur scène. J'ai déjà vu à ARTV une revue musicale de 196? où il interprétait seul au piano qqs tubes des Demoiselles de Rochefort. Le gars était démentiel, d'une émotion rare.

Faudrait maintenant mettre de la pression du Belle & Bum pour qu'ils invitent Organisation C à se reformer! ehehe

LES CUISTOTS DU BAL a dit...

crézy!
la quête du yukön
m'a mené sur ce blog
que je vais maintenant garder à l'oeuil.
longue vie, c'est vraiment trop
bien.

Sébastien Desrosiers a dit...

Qui aurait cru que le Yukon avait autant de groove?! Content que les Cuistots aiment...